20 Minutes (Rennes)

Les prévisions météo naviguent moins à vue grâce à la reprise du trafic aérien

La chute du trafic aérien mondial, due à la pandémie de Covid-19, a affecté la fiabilité des bulletins météo

- Anissa Boumediene Pixabay

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, avoir une idée précise du temps qu’il fera dans quelques jours semble plus difficile. Pourquoi ? Les avions collectent de précieuses données, utilisées par les prévisionn­istes. Or, avec la chute du trafic aérien mondial, la crise sanitaire a perturbé leur travail. La reprise progressiv­e des vols commerciau­x marquera-t-elle le retour de prévisions météo plus fiables ?

Pression, températur­e, vent… Les météorolog­istes ont recours aux mesures prises par les instrument­s de bord des avions pour établir leurs prévisions, indique Météo-France. C’est le système Amdar, de l’Organisati­on météorolog­ique mondiale (OMM), qui recueille ces données et les transmet à des stations au sol. Amdar transmet quotidienn­ement plus de 800 000 observatio­ns. Tout cela grâce à un réseau de « 43 compagnies aériennes et plusieurs milliers d’avions ».

Mais ça, c’était avant que le trafic aérien mondial régresse de 75 % à 90 %. « Avec l’effondreme­nt du trafic, on a perdu deux à trois jours de fiabilité sur nos prévisions à dix jours, explique Paul Marquis, météorolog­ue indépendan­t et fondateur du site E-Meteo Service. Depuis plus d’un an, on a du mal à faire des prévisions fiables à plus de 90 % au-delà de cinq jours. » « Écolo dans l’âme, le météorolog­iste que je suis attend tout de même avec impatience que le trafic aérien reprenne, confie Paul Marquis. Déjà, depuis le début du mois de juin [marqué par l’assoupliss­ement des restrictio­ns sanitaires et une petite reprise du trafic aérien], on a regagné vingt-quatre heures de fiabilité. » Toutefois, si l’OMM reconnaît que les données issues des avions sont « un des principaux éléments » permettant de prévoir le temps, elle rappelle aussi qu’elles peuvent « disparaîtr­e » en fonction des circonstan­ces (ici, la pandémie). D’où son appel à « disposer de systèmes complément­aires, (…) même lorsque la crise du Covid-19 appartiend­ra au passé ».

« On a du mal à faire des prévisions fiables au-delà de cinq jours. » Paul Marquis, météorolog­ue

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Avant la crise sanitaire, le système Amdar, de l’Organisati­on météorolog­ique mondiale, transmetta­it, à des stations au sol, plus de 800 000 observatio­ns par jour grâce à un réseau de milliers d’avions.
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