Il y a des risques de crier au loup-garou dans la salle
Qu’est-ce qui est poilu et ne sort que par les nuits de pleine lune ? Le loup-garou de Teddy, de Ludovic et Zoran Boukherma, film d’horreur aussi angoissant qu’original récompensé à Gérardmer et labellisé Cannes 2020. Les jumeaux confirment la singularité de leur talent avec ce film autour d’un jeune homme qui tente de trouver sa place dans un petit village dont les habitants sont victimes d’attaques brutales. « On a grandi dans une France rurale qu’on a eu envie de montrer dans le film, expliquent les cinéastes à 20 Minutes. Cela nous paraissait intéressant de confronter l’univers du cinéma horrifique à celui d’un village paisible, un peu comme chez Stephen King. »
« Ambiguïté autour du héros »
Le spectateur sent la tension monter autour du héros, devenu agressif par frustration. « Nous avons souhaité entretenir l’ambiguïté autour du héros, insistent les réalisateurs. Nous aimerions que le spectateur se demande si c’est un véritable loup-garou ou juste un fou à lier. » Les frères limitent donc les apparitions de la « créature », ce qui amplifie le malaise, comme la crainte. Teddy est un bel exemple de ce que le cinéma de genre français peut avoir à offrir. « Nous aimons tout autant François Truffaut que John Carpenter », déclarent les réalisateurs. De cette union est née une oeuvre envoûtante, qui rend fort heureux d’avoir croisé le chemin de Teddy sur un écran (et pas dans la vie).