Le festival photo de La Gacilly zoome sur la Scandinavie
Il était parmi les rares événements culturels à se maintenir l’été dernier. Commencée jeudi, la 18e édition du festival photo met le cap sur la Scandinavie
Un vrai miraculé. Alors que le monde de la culture navigue à vue depuis quinze mois, jonglant entre annulations et reports, le festival photo de La Gacilly, dans le Morbihan, tient bon la barre. L’été dernier, la manifestation avait déjà été l’une des très rares à résister au Covid-19, son ouverture ayant juste été décalée d’un mois. Et le public avait répondu présent, avec 307 000 visiteurs qui avaient arpenté les ruelles fleuries de la petite cité de caractère.
Un format avantageux
« À la sortie du confinement, les gens avaient envie de sortir et de s’évader en famille ou entre amis, souligne son président, Auguste Coudray. L’Amérique latine était en plus à l’honneur, avec des expositions pleines de couleurs qui donnaient l’opportunité de voyager et même l’envie de danser. » Son format, gratuit et en plein air, l’avantage il est vrai par rapport aux autres festivals. « Et on ne dépasse jamais les 5 000 personnes par jour, vu que cela dure quatre mois », indique Auguste Coudray.
Pour avoir le feu vert des autorités, l’événement, devenu l’un des plus grands festivals photographiques d’Europe, a toutefois dû s’adapter et revoir un peu sa copie. Le nombre d’expositions présentées a ainsi été réduit, passant de 26 à 19.
Un circuit imposé a également été mis en place pour éviter que les gens se croisent. « On avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête car si un cluster était détecté, on devait immédiatement tout arrêter, assure le président du festival. Mais les gens ont parfaitement respecté les consignes. Ils nous ont même félicités en nous disant qu’ils se sentaient en sécurité. »
Le dispositif ayant fait ses preuves, les organisateurs l’ont donc reconduit pour la 18e édition qui s’est ouverte jeudi. « Le contexte est quand même moins tendu cette année, mais il faut rester très vigilant », souligne Auguste Coudray, conscient d’être un privilégié. « C’est vrai qu’on a de la chance de pouvoir ouvrir, quand je vois le nombre d’événements qui ont encore été contraints d’annuler ou de reporter », estime-t-il. Côté programmation, le festival prendra cette année la direction « Plein Nord » avec un focus sur la photographie scandinave. « Le travail de ces artistes suédois, norvégiens ou finlandais dégage tant de sérénité, alors qu’ils vivent pourtant dans des endroits sauvages et rugueux », s’enthousiasme Auguste Coudray.