« Toutes ensemble, on peut faire ce qu’on veut »
Dans la série chilienne « La Meute » (Arte), Daniela Vega enquête sur une bande organisée qui perpètre des crimes sexistes
Harcèlement, agressions sexuelles, viols, féminicides… L’ambitieuse série chilienne La Meute, disponible en intégralité sur Arte.tv et créée par la scénariste, réalisatrice et romancière argentine Lucia Puenzo, dénonce les violences faites aux femmes et passe au crible du polar une société chilienne minée par le patriarcat. Dans cette série coup de poing, Daniela Vega incarne Elisa Murillo, l’une des trois inspectrices qui mènent l’enquête sur cette bande organisée qui perpètre des crimes sexistes, la « Meute ». Elle revient pour 20 Minutes sur son personnage et sur la condition des femmes.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer dans cette série ?
Les raisons les plus importantes sont la qualité du scénario et l’équipe, parce qu’il s’agit d’une équipe féminine. La showrunneuse est une femme, la réalisatrice est une femme et les trois protagonistes sont des femmes. L’énergie féminine a été très importante pour prendre cette décision.
Comment voyez-vous votre personnage, Elisa Murillo ? Personnellement, elle me fait penser à une louve solitaire…
Elle est la seule des trois inspectrices à ne pas avoir d’enfants. Elle prend plus de risques parce qu’elle n’a rien à perdre. Alors, elle s’implique corps et âme contre ceux qui ne sont pas des bonnes personnes. Et elle ne se soucie pas de la loi, elle a sa propre loi. C’est ce qui l’unit à son mentor, elle fait la même chose que lui dans le passé.
C’est aussi une femme forte, qui a traversé de nombreuses épreuves. Est-ce important pour vous d’incarner ce genre de femme ?
Tout à fait ! Les liens entre femmes sont quelque chose de très fort aussi. Être portée par cette énergie féminine est très intéressant, confortable et très créatif. Toutes ensemble, nous pouvons faire ce qu’on veut !
Au début, Elisa est en compétition avec l’inspectrice Olivia Fernandez. Mais elles vont découvrir au cours de l’enquête la notion de sororité…
Ces deux personnages sont très éloignés l’un de l’autre. En travaillant ensemble, elles découvrent qu’elles ont beaucoup plus en commun qu’elles ne le pensaient. À la fin de l’histoire, elles sont presque devenues amies. Donc, le fait est que vous pouvez trouver des amis et bâtir de la confiance dans le chaos. C’est quelque chose de très poétique, à un moment donné.
Une vraie « meute »
La série a été inspirée par l’affaire de la Manada (la « meute »), en Espagne, où cinq hommes ont violé une jeune fille, en juillet 2016. Pour Daniela Vega,
« il y a hélas beaucoup d’histoires dans le monde avec les mêmes particularités. C’est quelque chose de commun dans tous les pays, qui concerne beaucoup de femmes. Cette série, ce n’est pas seulement une histoire, c’est la vie. »