20 Minutes (Rennes)

Kingsley Coman possède les atouts pour être plus qu’un joker en bleu

L’ailier du Bayern, cantonné à un rôle de joker, pourrait donner un peu d’air à l’attaque tricolore à Kiev

- Julien Laloye

Il est des destins internatio­naux qui ne s’accompliss­ent jamais vraiment, malgré les efforts louables de toutes les parties concernées. Celui de Kingsley Coman en bleu en est un peu là. « Kingsley a un historique en équipe de France souvent contrarié par les blessures, jugeait Didier Deschamps dans L’Équipe. L’une d’entre elles l’a empêché d’être au Mondial. Il joue [à l’Euro] et, en plus, il permet à l’équipe de France de passer d’une situation où elle est menée à une autre où elle mène 3-1 [face à la Suisse en 8e de finale]. Alors, il a envie de continuer en dépit de son problème musculaire. C’est humain. » Coman ne lâche pas, en effet, sinon il se serait mis à la pétanque, depuis le temps que son corps le fait souffrir. Contre la Bosnie, mercredi, son entrée a encore secoué le cocotier bleu et a suscité autant de regrets que d’envie : pourquoi n’arrive-t-on pas à lui faire une place en sélection ? « En équipe de France, on a toujours ce qu’on mérite, analyse Patrick Guillou, consultant sur beIN Sports. Par rapport à ses qualités et ce qu’il démontre au Bayern, il y a un goût d’inachevé sur ce qu’on le voit faire avec les Bleus. »

Très discret dans les médias

Les chiffres sont assez dingues : sur 33 sélections, Coman n’a pu enchaîner trois titularisa­tions d’affilée qu’à une seule reprise. Un moment de grâce rendu alors possible par la blessure de Kylian Mbappé. Comme si le staff n’avait jamais trouvé le moyen d’aligner ces deux joueurs dont il doit estimer le profil trop similaire. Alors, comme Mbappé sera toujours le premier choix, Coman se contente des miettes. La situation l’agace, parfois, comme à l’Euro, où les indiscréti­ons soulignaie­nt son impatience de commencer les matchs. Mais il ne s’en plaint pas publiqueme­nt, ce qui fait partie du personnage. Une meilleure autopromo l’aiderait pourtant à démentir certaines idées reçues. Comme celle qu’il ne pourrait pas être aligné en plus du trident offensif non négociable de Deschamps, parce que cela nuirait à l’équilibre général : « Kingsley n’a pas cette nonchalanc­e de certains joueurs offensifs à la perte du ballon, argumente Guillou. Il est capable d’occuper le bon espace quand son équipe défend. » La gêne au mollet de Mbappé, qui a quitté le rassemblem­ent, devrait dégager le paysage de Coman contre l’Ukraine et la Finlande. Après, on verra bien.

Mukiele remplace Koundé

Le défenseur du RB Leipzig Nordi Mukiele (23 ans) a été appelé en renfort en équipe de France pour la fin du rassemblem­ent de septembre, ont annoncé le club allemand et la fédération française, jeudi. L’arrière latéral droit fête sa première convocatio­n en bleu pour renforcer un poste démuni après l’exclusion de Jules Koundé contre la Bosnie (1-1). « Je ne me vois pas rester seulement avec Léo Dubois pour évoluer à ce poste », avait prévenu Didier Deschamps mercredi.

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F. Fife / AFP Entré en jeu face à la Bosnie, mercredi, Kingsley Coman a créé du danger.

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