Rennes bonne élève en matière de « ville marchable », mention spéciale à Acigné
La commune est première au baromètre des « villes marchables ». D’autres pourraient s’en inspirer
La politique piétonne marche plutôt bien à Rennes et dans sa métropole. C’est le constat que l’on peut établir après la publication mardi du premier baromètre « des villes marchables », réalisé par la Fédération française de randonnée et les associations 60 Millions de Piétons et Rue de l’avenir. Menée à partir de 43 000 questionnaires remplis par les habitants, cette enquête a permis d’attribuer une note à plus de 200 villes. Rennes s’en sort avec une note de « C », qui la place deuxième métropole française derrière Strasbourg. Avec un « A+ », la championne est bretonne : Acigné. Et ça ne surprend pas vraiment ses habitants.
« Allez marcher et vous verrez, nous confirme Pascal durant son footing matinal. Il y a des petits passages partout, les chemins sont arborés. Et puis, on a la chance de ne pas avoir d’axe majeur qui traverse le bourg. » Même son de cloche chez Mélodie : « C’est très vert et on peut faire tout le tour de la commune. On ne croise que trois ou quatre routes. » Ce choix d’offrir des cheminements piétonniers ne date pas d’hier. Actuel maire de la commune, Olivier Dehaese (PS) rend hommage à son prédécesseur, Guy Jouhier : « Cela fait plus de trente ans que ces aménagements ont débuté.
La ville avait acquis du foncier afin de garder des zones naturelles au plus près des habitations. Nous avons pu conserver des haies bocagères et y aménager des chemins agréables. » Le socialiste poursuit cette politique d’aménagement. Dans tous les nouveaux lotissements, des cheminements piétons sont créés afin d’encourager la marche.
« Une majorité silencieuse »
Ces choix d’urbanisme sont plébiscités dans de nombreuses communes de la métropole rennaise (lire encadré), mais ils sont plus difficiles à mettre en place dans la ville centre. À Rennes, la politique piétonne consiste avant tout à sécuriser les aménagements existants, pas toujours adaptés aux marcheurs. « Pour convaincre les gens de marcher, il faut mettre en place des espaces sécurisés, rapides et confortables », estime Valérie Faucheux, adjointe aux mobilités à la ville. Ici, 34 % des déplacements se font à pied, selon une enquête menée en 2018. Pour encourager la marche, la municipalité a aussi décidé de miser sur l’éducation, invitant sa police dans les écoles pour délivrer un « permis piéton ».
« Nous avons la sensation que les piétons ne sont pas soutenus par les politiques publiques alors qu’ils sont très nombreux. C’est une majorité silencieuse », estime Frédéric Brouet, membre de la FF Randonnée. Dans la quête acharnée de réduction de la « voiture solo », la marche apparaît pourtant comme une solution peu coûteuse et diablement efficace.
Saint-Malo et Vitré épinglées
Outre Acigné et Rennes, on pourra souligner l’excellente notation de Cesson-Sévigné qui obtient un « A » et se classe dans le top 5 national.
Les communes de Pacé, Saint-Erblon, Chantepie, Chavagne, Vern-sur-Seiche, Le Rheu ou Saint-Gilles sont également bien jugées par leurs habitants. À l’autre bout de la chaîne, nous retrouvons Bruz, SaintJacques-de-la-Lande et La Chapelle-desFougeretz, mais aussi de Vitré ou SaintMalo, qui héritent de la note D.