Poelvoorde tutoie les étoiles dans sa descente aux enfers
Jamais Benoît Poelvoorde n’avait été aussi tragiquement bouleversant que dans Inexorable, de Fabrice Du Welz. Dans ce thriller découvert au Festival de Deauville et signé par le réalisateur d’Adoration, l’acteur belge incarne un romancier qui se laisse déchirer entre Mélanie Doutey (sa femme aimante) et Alba Gaia Bellugi (sa maîtresse mystérieuse).
« Je connais Benoît depuis que je suis gamin, précise Fabrice Du Welz. Mais j’avais peur qu’il ne soit pas facile à gérer, tout en étant conscient que le jeu en valait la chandelle. Et d’ailleurs, il est incroyablement juste dans ce personnage tout en nuances. » L’homme que joue Benoît Poelvoorde n’a rien de sympathique. Au contraire. Égoïste et manipulateur, il mène la vie dure à son entourage, y compris à sa fillette.
« Benoît Poelvoorde s’est vraiment mis à poil dans tous les sens du terme, reconnaît Fabrice Du Welz. Je pense que sa maturité permet d’explorer des sensations nouvelles en canalisant son énergie. » Plus sa jeune passion le persécute, plus cet écrivain au bout du rouleau sombre, au risque d’entraîner sa famille avec lui. L’acteur apporte une subtilité remarquable au coeur de cette descente aux enfers. « Inexorable n’aurait pas été aussi vénéneux sans lui, concède le cinéaste. Le film lui doit beaucoup. » C’est aussi à cette conclusion que parvient le spectateur à la fin de la projection.
« Dans ce personnage tout en nuances, il est incroyablement juste. »
Le réalisateur, Fabrice Du Welz