Quand terreur rime avec Alzheimer
La grand-mère héroïne d’Abuela, le nouveau Paco Plaza découvert et récompensé à Gérardmer par le prix du jury, a une façon bien à elle de gâter sa petite-fille. Cette femme à la santé défaillante, physiquement et mentalement, contraint la jeune mannequin à partager son appartement madrilène et se révèle pas si fragile que cela.
Une quasi-inconnue
« J’ai pensé à la vieillesse et aux peurs qu’elle implique, notamment celle de perdre l’esprit à laquelle j’ai été confronté dans ma famille », confie le réalisateur espagnol. La spectrale Vera Valdez, mère-grand qui ferait peur au loup, ne ménage pas la sculpturale Almudena Amor, qu’elle retient dans un piège de plus en plus serré. « C’est dur de voir les personnes qu’on aime changer au point qu’elles finissent par nous sembler presque inconnues, insiste Paco Plaza. La maladie d’Alzheimer est un processus destructeur terrifiant. » La dame décharnée au port de reine imprègne l’ensemble du film d’une présence touchante, devenant vite inquiétante, voire menaçante.