« Tu sais au départ que ça va être difficile »
La championne néerlandaise Marianne Vos sera l’une des grandes favorites de Paris-Roubaix, samedi
Marianne Vos a les cervicales solides. Il le faut pour supporter le poids de la centaine de médailles gagnées durant sa carrière, dont les titres sur route de championne olympique (2012) et de championne du monde (2006, 2012, 2013). Il le faut aussi face à la dureté des pavés de Paris-Roubaix qui attendent la Néerlandaise de 34 ans, samedi.
L’année dernière, avant ParisRoubaix, beaucoup de coureuses avaient évoqué la peur d’affronter ces pavés pour la première fois. Qu’en était-il pour vous ?
C’était de l’excitation et de la peur en même temps. Tu sais au départ que ça va être une course difficile. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de coureuses qui ont envie de se faire les pavés tous les jours. Tu sais que ça va être dur, mais c’est ce qui fait que cette course est si spéciale. C’est l’une des plus grandes courses de l’histoire du cyclisme. C’était génial d’en faire partie pour la première fois la saison dernière.
Est-ce la course la plus dure du calendrier ?
C’est compliqué à dire. Paris-Roubaix reste une de mes courses favorites, mais c’est tellement dur que tu ne sais pas vraiment si tu as envie d’y participer. Quand tout se passe bien, que tu n’as pas de problèmes mécaniques, tu peux vraiment passer une bonne journée. Mais toutes les courses sont dures, même celles sans relief. Chacune à ses propres caractéristiques.
Comment se passe l’entraînement pour ce type de course, qui n’a lieu qu’une fois dans l’année ?
L’avantage, c’est que le dernier Roubaix a eu lieu il n’y a pas longtemps [le 3 octobre]. Tout est encore frais dans notre tête. L’année dernière, on ne savait pas à quoi s’attendre, hormis ce qu’on voyait à la télévision. Là, on va partir quelques jours avant avec l’équipe, pour faire de bonnes reconnaissances et repérer les secteurs pavés.
Dans votre carrière, vous avez presque tout gagné. Qu’est-ce qui vous pousse à encore vous aligner au départ d’une course ?
Pour moi, ce n’est pas une question de remporter telle ou telle course. J’essaie de donner le meilleur de moimême. On a de magnifiques nouvelles courses dans le calendrier et je veux prendre du plaisir, passer du bon temps avec mes coéquipières.
Après l’arrivée de Paris-Roubaix et du Tour de France, quelles sont les prochaines étapes pour développer encore plus le cyclisme féminin ?
Le cyclisme féminin est vraiment dans un bon moment. Paris-Roubaix, toutes les classiques du printemps, l’ajout du Tour de France : cela montre la popularité de notre sport et sa professionnalisation. Pour moi, il n’y a pas grand-chose à faire de plus pour encore s’améliorer. Les équipes, comme la Jumbo-Visma, sont maintenant à un niveau très élevé. Si je regarde en arrière, il y a dix ou quinze ans, et où on en est aujourd’hui, on peut être heureuses.
Annemiek Van Vleuten, Chantal Van den Broek-Blaak, vous-même… Comment expliquez-vous le potentiel incroyable des Pays-Bas ?
Je ne sais pas s’il y a une recette spéciale. Si vous regardez le Tour des Flandres, vous avez neuf nationalités différentes parmi les dix premières, ce qui montre l’état du cyclisme, qui est très international. Mais c’est vrai qu’on a de très fortes coureuses. On a des infrastructures et des clubs de très haut niveau. Les jeunes cyclistes ont les moyens de se développer.