Stratégie risquée de la Chine
Un confinement strict pour respecter la politique « Zéro Covid-19 ». La Chine va au bout de sa stratégie, comme à Shanghai, où des nourrissons sont par exemple arrachés à leur mère positive. Il y a aussi une ville, poumon économique de la planète, qui tourne à l’arrêt, et des prévisions de croissance toujours plus en berne. Pékin se fixait lundi un objectif de croissance de seulement 4,8 % pour ce premier trimestre, loin des 5,5 % prévus pour l’année 2022. « Près de 400 millions de personnes dans 45 villes sont confinées totalement ou partiellement, détaillait CNN. Ensemble, elles représentent 40 % du PIB de la deuxième économie mondiale. »
Les autres pays dépendants ?
Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, confirme : « L’économie, c’est comme le vélo : au bout d’un certain seuil, si on arrête de pédaler, on tombe. La Chine a besoin d’une croissance haute, à au moins 6 %. » Or, avec ces confinements massifs au moindre sursaut de rebond épidémique, le « Zéro Covid-19 » met plutôt l’économie à l’arrêt que sur l’autoroute de la croissance. En cas de gros ralentissement chinois, les conséquences seront mondiales : la Chine représente, hors crise sanitaire, 30 % de la croissance de la planète et pèse lourd sur les exportations et importations. « Si la Chine ralentit, c’est surtout le reste du monde qui va en pâtir, note JeanVincent Brisset. J’illustre souvent notre dépendance à mes étudiants en leur demandant d’enlever de leur table tout ce qui vient de Chine. Il leur reste un Bic, et encore. »