20 Minutes (Rennes)

Monaco a trouvé la bonne limonade

En passant du néant aux play-off d’Euroligue en dix ans, l’ASM est devenu le portedrape­au du basket français

- William Pereira S. Lucarelli / Sipa

« L’arrivée de Mike James a fait passer toutes les autres recrues pour secondaire­s. »

David Cozette, Commentate­ur

Cinq ans après l’épopée européenne de l’ASM de Kylian Mbappé, revoilà Monaco au plus haut sur la scène européenne. Mais le ballon a viré au orange. Pour vibrer sur le Rocher, il faut désormais se tourner vers la salle Gaston-Médecin et l’équipe de basket, qualifiée pour le top 8 de l’Euroligue, qui commence ce mercredi contre l’Olympiakos. Et, comme Kylian Mbappé, la trajectoir­e de la Roca Team est folle.

Il y dix ans, le club s’est fait repêcher des marécages par Sergey Dyadechko, un homme d’affaires ukrainien, alors qu’il venait enfin de s’extirper de Nationale 2. Un mariage de raison. « Il était tellement passionné, qu’après l’entraîneme­nt des pros, on le voyait avec son survêtemen­t et son ballon pour venir faire des shoots, sourit David Cozette, voix emblématiq­ue du basket français et désormais au micro de Monaco Info. Il n’y a que quelqu’un d’aussi passionné qui peut porter un rêve aussi fou. » Fou au point de ne pas hésiter la moindre seconde quand les instances du basket français lui ordonnent, en 2014, de payer un dédommagem­ent pour compenser les disparités financière­s avec les autres équipes de Pro B à laquelle Monaco vient d’accéder. Le dernier obstacle franchi, l’équipe retourne en Pro A l’année suivante, quatorze ans après. L’argent a aidé, forcément. On n’arrache pas Mike James des Brooklyn Nets avec un simple projet sportif. « On parle d’un joueur qui a été meilleur marqueur de l’Euroligue, une superstar qui est arrivée et a fait passer toutes les autres recrues pour secondaire­s», reprend Cozette. Mais on ne monte pas non plus une équipe capable de gagner l’Eurocoupe et de rêver de final four d’Euroligue en se contentant d’aligner les ronds sur la table. « Ces gens-là avaient l’expérience du basket en Ukraine, ils savaient parfaiteme­nt comment faire monter les marches au club », abonde Ali Traoré, ancien monégasque et internatio­nal français. L’expérience sert quand tout va à vaul’eau, comme cet hiver, quand les résultats étaient décevants et le divorce consommé entre l’entraîneur historique, Zvezdan Mitrovic, et Mike James. Dans un ultime élan de management inspiré, la direction prend la douloureus­e décision de se séparer du premier et de renommer Sasa Obradovic. Choix salutaire. « Obradovic est arrivé avec un plan bien précis, “reresponsa­biliser” les stars et hiérarchis­er l’équipe, détaille Traoré. Actuelleme­nt, l’équipe vit super bien, chacun connaît son rôle et tout le monde est content. » « C’est une question de sacrifice, confirme l’arrière Yakuba Ouattara. Individuel­lement, on pourrait faire plus. Mais on accepte de mettre notre ego de côté pour le collectif. » Reste à savoir si cette nouvelle formule et l’état de grâce qui en découlent suffiront à faire tomber l’Olympiakos.

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L’AS Monaco de Mike James (en blanc) a réussi son pari de finir dans le top 8 d’Euroligue.
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