20 Minutes (Rennes)

Habillemen­t bébés Des vêtements cap face au handicap

Une aide-soignante a créé une marque à destinatio­n des tout-petits qui sont difficiles à vêtir en raison de leurs problèmes de santé

- À Toulouse, Béatrice Colin

Habiller son bébé quand il a des attelles ou une sonde gastrique est souvent un parcours du combattant pour les jeunes parents. Angélique Maurat, une aide-soignante toulousain­e, en a fait l’amère expérience à la naissance de sa petite fille, il y a quinze mois. Dès la grossesse, on avait diagnostiq­ué à cette dernière un pied bot varus équin congénital. Et, lorsque Mandy est née, il a fallu lui poser des plâtres, qu’elle a conservés plusieurs semaines, puis des attelles, jour et nuit. Lui faire enfiler une grenouillè­re s’est ainsi avéré très compliqué, voire impossible.

Pour habiller Mandy, Angélique Maurat a alors bricolé, par exemple en élargissan­t les pantalons pour pouvoir passer les plâtres. Loin des petites tenues sympas qu’elle imaginait faire porter à son bébé. En discutant avec d’autres parents, elle s’est rendu compte qu’elle n’était pas la seule confrontée à cette difficulté. Ce qui lui a donné l’idée de créer des vêtements adaptés pour simplifier le quotidien des parents, et améliorer le confort des enfants. « J’ai rencontré des problèmes, surtout dans les tailles de 0 à 12 mois, car la majorité des pyjamas ne s’ouvrent pas sur l’avant et ont des pieds, raconte l’aidesoigna­nte en neurologie vasculaire. Je galérais vraiment à changer ma fille, alors je me suis dit : “Pourquoi ne pas créer une collection spécifique ? » C’est ainsi qu’Atypik’Baby a vu le jour. Conçus pour répondre à certains handicaps, les vêtements le sont également pour les « normaliser, en proposant de jolis produits », loin de ceux que portent les tout-petits dans les services hospitalie­rs. « Ils sont agrandis de 3 à 4 cm au niveau des jambes et des chevilles et peuvent s’ouvrir complèteme­nt au niveau de l’entrejambe, ce qui facilite l’habillage, surtout quand il ne faut pas trop bouger les enfants, détaille Angélique Maurat, qui a créé une autoentrep­rise en plus de son travail. Il y en a aussi avec une fenêtre au niveau de l’estomac pour les gastrotomi­es. » C’est une couturière installée dans la périphérie de Toulouse, ancienne infirmière de métier, qui fait les patrons et les assemble, avant que les vêtements soient vendus par Angélique Maurat, aux alentours de 40 €.

L’entreprene­use échange régulièrem­ent avec les parents pour améliorer les modèles, par exemple pour changer des boutons-pressions pour les rendre plus esthétique­s. Prochains objectifs : l’ouverture du site Internet marchand et la collection d’été.

De jolis produits, loin de ceux que peuvent porter les enfants dans les services hospitalie­rs.

 ?? Atypik’baby ?? Un vêtement pour nourrisson plus large aux jambes pour s’adapter à un plâtre.
Atypik’baby Un vêtement pour nourrisson plus large aux jambes pour s’adapter à un plâtre.

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