20 Minutes (Rennes)

« On n’est pas inférieure­s aux Anglaises »

L’ailière du XV de France Caroline Boujard croit très fort au Grand Chelem, samedi à Bayonne, face à la meilleure équipe du monde

- Propos recueillis par Nicolas Stival

Après quatre victoires, le XV de France va disputer la «finale» du Tournoi des VI Nations, samedi à Bayonne. La force donnée par le public basque ne sera pas de trop pour faire plier d’impression­nantes Anglaises, qui restent sur 22 succès d’affilée. Mission impossible ? Non, selon Caroline Boujard. L’ailière de 28 ans a fait son grand retour vendredi au pays de Galles (5-33).

Vous restez sur neuf défaites consécutiv­es face aux Anglaises. Qu’est-ce qui vous fait croire que ça peut changer samedi ?

Il faut regarder les neuf dernières confrontat­ions. On perd d’un rien à chaque fois. Cette équipe d’Angleterre est vraiment très forte, notamment sur le plan physique, mais on n’est pas inférieure­s à elles. On a autant de qualités.

Comment votre retour en équipe de France s’est-il passé ?

Super. J’étais très heureuse de retrouver le groupe, les copines. J’avais repris l’entraîneme­nt depuis plusieurs semaines, mais le très haut niveau, c’est différent. J’ai eu de très bonnes sensations.

Vous avez inscrit le deuxième des cinq essais français à Cardiff. Les statistiqu­es sont-elles importante­s pour vous ?

Non, pas particuliè­rement. Si on gagne et que je ne marque pas d’essai, ce n’est pas grave. Si je dois faire trois passes décisives, ça me convient totalement.

Avant vendredi, vous n’aviez plus joué en bleu depuis le premier test gagné face à la NouvelleZé­lande, le 13 novembre (38-13)...

Lors du premier test, j’étais sortie sur commotion. Avant le deuxième [nouveau succès, 29-7], j’avais demandé au staff de me libérer pour passer les épreuves écrites de concours de pompier profession­nel.

C’est plutôt rare comme demande dans le sport de haut niveau…

Oui. Je ne voulais pas demander de passe-droit. Alors, oui, je n’ai pas joué le deuxième match contre les Blacks, mais c’est important de préparer l’avenir. Et puis, pompier, c’est ma deuxième passion, depuis l’enfance.

Cela peut surprendre de voir une joueuse de rugby nommée l’an dernier parmi les quatre meilleures du monde ne pas être pro…

Il va falloir du temps pour faire entrer certaines choses dans les moeurs. Aujourd’hui, je pourrais ne vivre que de mon statut d’employé de la Fédération française de rugby, mais je préfère voir autre chose.

Depuis vos débuts internatio­naux en 2015, comment le rugby féminin de haut niveau a-t-il évolué ?

Déjà, il y a le public. Maintenant, partout où l’on va, les stades sont pleins. À mes débuts, très peu de médias s’intéressai­ent à nous. Maintenant, il y en a beaucoup, c’est super. La progressio­n est folle. Sur le plan des résultats, nous avons terminé plusieurs fois troisièmes de la Coupe du monde, on a déjà gagné des Grands Chelems. J’espère qu’on arrivera ce week-end à gagner ce nouveau titre.

 ?? G. Caddick / AFP ?? L’internatio­nale de 28 ans lors de la victoire des Bleues contre le pays de Galles, vendredi.
G. Caddick / AFP L’internatio­nale de 28 ans lors de la victoire des Bleues contre le pays de Galles, vendredi.
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