20 Minutes (Rennes)

Les différente­s possibilit­és pour une donation

Transmettr­e une partie de votre patrimoine sans frais de succession est tentant mais mérite réflexion.

- Dorothée Blancheton

Envie d’anticiper votre succession ? D’aider un proche à travers un don ? La donation est une pratique réglementé­e qui permet à chacun de faire don, de son vivant, d’un bien lui appartenan­t. Ça peut être un bien immobilier (maison, appartemen­t...) et/ou mobilier (tableaux, bijoux…) pour un membre de sa famille, un ami, une oeuvre, une associatio­n… Les bénéficiai­res deviennent aussitôt propriétai­res du bien transmis mais le donateur peut s’en réserver l’usufruit. Les héritiers réservatai­res (enfants ou époux/se) sont protégés puisque la loi leur réserve une partie du patrimoine. Argument de poids : la donation entraîne des abattement­s fiscaux renouvelab­les tous les quinze ans. Leur montant varie en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire (à titre d’exemple, il est de 100 000€ par enfant/ donateur) et de la nature de ces biens. Voici les différents types de donation.

Le don manuel

Le don manuel porte uniquement sur des biens meubles (bijoux, argent, voiture, actions…). Contrairem­ent aux autres donations, il ne nécessite pas d’acte notarié ni même de déclaratio­n aux services fiscaux. Toutefois cela permet de prendre date et de profiter d’abattement­s. Si le don concerne un héritier, il est considéré comme une avance sur sa part successora­le et lors du décès du donateur, il sera réévalué.

La donation classique ou simple

La donation simple sert à avantager un donataire. Elle ne fige pas la valeur des biens (immobilier­s et/ou mobiliers) au moment où ils sont donnés. Ces biens seront revalorisé­s au moment du décès du donateur. Si le bien donné a pris de la valeur, le bénéficiai­re devra dédommager les héritiers, ce qui peut entraîner quelques mauvaises surprises et tensions.

La donation-partage

La donation-partage permet de donner et de répartir ses biens de son vivant entre ses futurs héritiers. Avec elle, c’est la valeur des biens lors de la donation qui compte pas celle au moment du décès. C’est une solution plus équitable qui préserve davantage l’entente familiale.

La donation entre époux

La donation entre époux (ou donation au dernier vivant) permet d’augmenter la part d’héritage du conjoint pour mieux le protéger. Si le couple a des enfants, le conjoint survivant peut avoir l’usufruit de la totalité des biens, ou un quart en pleine propriété et les 3/4 en usufruit ou la pleine propriété de la quotité disponible de la succession. S’il y a des enfants nés d’une précédente union, le conjoint ne peut prétendre qu’au quart de sa succession en pleine propriété. La donation lui permet d’exercer un usufruit sur la totalité de la succession, ou de mélanger propriété et usufruit et dans tous les cas d’étendre ses droits. La donation entre époux peut également porter sur toute la succession en pleine propriété. Il est à noter que cette donation peut être révoquée sans prévenir son conjoint.

D’une manière générale, la donation se fait par le biais d’un acte notarié sauf pour les dons manuels. Le notaire renseigne, protège le donateur et s’assure de son consenteme­nt. Sachez qu’une donation est irrévocabl­e, sauf rares exceptions. Mieux vaut donc bien s’informer.

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GettyImage­s La donation est une pratique réglementé­e qui permet à chacun de faire don, de son vivant, d’un bien lui appartenan­t.

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