MONEY JUNGLE, NOTRE FEUILLETON
David d’Équainville (éditeur et auteur) et Pascal Henry (journaliste d’investigation et réalisateur) ont raconté dans la saison 1 de Money Jungle, une série librement inspirée de faits réels, les aventures d’une jeune avocate fascinée par les complaisances achetées par l’argent de son employeur milliardaire, l’oligarque Oleg Chestov. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la saison 2 suit les traces du milliardaire, occupé à mettre à l’abri sa collection de chefs-d’oeuvre et le reste de sa fortune.
Résumé de l’épisode 14 : Parce qu’Oleg Chestov envisage de licencier Dimitri Popov, ancien KGBiste et vice-président de son club de football au Royaume, celui-ci adresse à Moscou un rapport sur le double jeu de l’oligarque. Il détaille à ses chefs les manoeuvres engagées avec les Américains et les Français pour s’affranchir de la tutelle du Kremlin.
De bien étranges « accidents »
Il ne fait guère plus aucun doute, et surtout pas pour Oleg Chestov, que les anciens KGBistes au pouvoir ont commencé à faire place nette. Le cafouillage en Ukraine de « l’opération spéciale », la plus longue de toutes les « opérations spéciales » de l’armée
russe, n’a pas aidé à dérider le Kremlin. Désormais, les suspicions de trahison se paient comptant. Un coup de pistolet par-ci, une pendaison par-là, des coups de couteau et autres veines tailladées avant passage à tabac… L’actualité de la politique internationale ne se prive pas d’envahir la rubrique des faits divers. Beaucoup de « suicides ». À moins de prêter allégeance à Moscou, il ne fait pas bon être oligarque. Il semble même préférable de risquer sa fortune plutôt que de tenter le diable en s’affichant du côté des Occidentaux.
Pourtant, Chestov est étrangement calme. Il refuse de se croire une cible. Le vice-président de la Fédération russe n’est-il pas de son côté ? Il saura convaincre en haut lieu et désamorcer les dégâts du rapport envoyé dans son dos. Il n’a sûrement pas oublié leur ville, Molotov, et leur ancienne alliance, passée quand ils essayaient de faire main basse sur le port franc du marchand de tableaux, à Singapour. Armes et diamants devaient y transiter discrètement. Mais le marchand ne s’est pas laissé faire et l’opération a échoué.
Quoi qu’il en soit, le danger ne viendra pas de Moscou. Chestov en a la certitude. Pour l’instant, les écueils sont méditerranéens, du côté du Royaume. Et quand un émissaire du gouvernement français se déplace pour rencontrer le Prince, ce n’est pas bon pour lui. Non, pas bon du tout. La pusillanimité du Prince ne joue pas en sa faveur. (à suivre)