20 Minutes (Rennes)

Jo-Wilfried Tsonga, le grand frère du tennis français

À l’orée de son dernier Roland-Garros, l’ex n°6 mondial se consacre désormais à transmettr­e son expérience aux plus jeunes

- À Roland-Garros, François Launay P. Fayolle / Sipa

Voilà, c’est bientôt fini. En lice mardi pour son dernier RolandGarr­os, Jo-Wilfried Tsonga sera retraité dans les prochains jours. Meilleur joueur tricolore de ces quinze dernières années, « Jo » aura été le seul des quatre Mousquetai­res à tutoyer un sacre en Grand Chelem en se hissant en finale de l’Open d’Australie, en 2008, et deux fois en demi-finale du tournoi de la porte d’Auteuil. « Sur toutes ces années, cela a été une suite de tournois fantastiqu­es, la manière dont j’ai été porté par le public sur le Chatrier, le Suzanne-Lenglen », expliquait-il, vendredi, en conf d’avant-tournoi. Mais que fera-t-il de tous ces souvenirs, une fois les raquettes rangées ?

Pour Tsonga, 37 ans, l’après-carrière semble déjà bien balisée. Si certains préfèrent tout couper une fois arrivés à l’âge de la retraite, le Manceau, au contraire, compte bien transmettr­e son expérience du haut niveau aux plus jeunes. Depuis trois ans, Tsonga travaille au développem­ent de la All in Academy. Un projet pharaoniqu­e de plusieurs millions d’euros réparti sur trois centres d’entraîneme­nt (Paris, Villeneuve-Loubet et Lyon en 2023). Une structure 100 % privée qui vise à former les stars de demain, via le tennis évidemment, mais aussi les études. « C’est une transmissi­on hyper riche, qui peut faire gagner beaucoup de temps aux jeunes joueurs », commente l’ancien tennisman Arnaud Clément. Depuis 2018, le joueur est aussi le parrain de la Team Jeunes talents BNP Paribas.

Cette structure mise en place par la FFT permet à une centaine d’espoirs du tennis français de bénéficier d’un soutien financier et de conseils d’experts pour mener au mieux leur carrière.

« Il m’a redonné confiance »

Plusieurs fois par an, le champion avise les futures pépites du tennis français, comme Sarah Iliev, 15 ans. « Il intervient sur des situations de stress. Ça m’a permis de me rendre compte que c’était normal de ne pas sentir la balle tous les jours. Il m’a

redonné confiance, car on peut vite stresser à 15 ans », apprécie la jeune joueuse. « Il a vraiment un rôle de grand frère, ajoute Arthur Cazaux, 19 ans. Il nous donne des conseils sur le mental, la diététique ou encore la technique. C’est top, car Tsonga est un joueur modèle. » La transmissi­on, cela n’a pas toujours été une priorité chez les anciens joueurs, comme Arnaud Clément.« Je m’étais toujours dit que ça me plairait d’entraîner, se souvient-il. Mais je ne serai pas capable aujourd’hui de repartir sur un rythme de 30-35 semaines loin de chez moi. Après, il y en a qui n’ont pas envie ou qui n’ont pas la fibre. » Avec Tsonga, la formation française est peut-être en train de trouver ce qui lui manquait depuis un bail : la transmissi­on.

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En 2015 déjà, « Jo » s’engageait auprès de la jeune génération avec son Tsonga Camp.

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