La chirurgie de demain
La chirurgie assistée par ordinateur n’est pas vraiment nouvelle. A la pointe, les instituts strasbourgeois de recherche contre les cancers de l’appareil digestif et de chirurgie par l’image continuent d’avancer à petits pas. Avec des salles encore expérimentales, un bloc opératoire nouvelle génération, équipé de plusieurs caméras, 2D ou 3D, vient de voir le jour. Il intégrera ensuite tour de contrôle et boîte noire. Pour l’expliquer, Luc Soler, directeur informatique, use de la métaphore aéronautique : « Un hôpital est un peu comme un aéroport, sauf qu’en aéronautique, on a cherché à tout optimiser. Mais à l’hôpital, il n’y a quasiment rien d’automatique dans les blocs aux côtés des cliniciens, la source d’erreurs forcément plus importante. »
Créer une base de données
Ces arguments sont simples : utiliser les technologies disponibles permettra de se rapprocher au maximum de la perfection, diminuer encore les risques. Coordonné à Rennes où se trouvent l’Institut de recherche technologique B-com et l’entreprise de diffusion vidéo Harmonic, ses partenaires techniques, le projet nommé Condor compte en poser les bases, avant le déploiement de plus d’actes automatisés, voire, un jour, robotisés. D’une durée de trois ans (expérimentation comprise), il est entré en phase de développement à Strasbourg. Il doit permettre de mettre en place un standard mondial reconnu de la vidéo en temps réel dans le domaine médical.
La tour à côté des blocs vise à installer des contrôleurs d’opération derrière les données (filmées ou modélisées), et la boîte noire a pour idée de conserver ces informations, numérisées et synchronisées. Au même format, ces données permettront à un chirurgien de référer à une grosse base de stockage pour planifier la meilleure opération. Il n’est donc pas question de remplacer les chirurgiens, mais de les accompagner. Et leur donner plus d’outils.