Contrats pour l’excellence ?
Bernard Laporte veut des joueurs dédiés à l’équipe de France
La fusion entre le Stade Français et le Racing 92, annoncée lundi, les a mis un peu de côté. Pourtant, au moment où il faudra faire le bilan du Tournoi des VI Nations, après la dernière journée, samedi, où les Bleus affrontent les Gallois, ils seront sûrement en haut de la pile de dossiers de Bernard Laporte, le président de la FFR. Ils ? Les contrats fédéraux, bien évidemment. Après la défaite de la troupe de Novès en Irlande, le 25 février, l’ex-entraîneur de Toulon ressortait cette fameuse promesse de campagne. Le but : avoir quarante joueurs payés moitié par la Fédération, moitié par leur club. Les « heureux » élus répartiraient leur temps à égalité entre le XV de France et leur club.
Copier le modèle irlandais
«Je suis curieux de voir quelles équipes vont accepter de se passer d’un joueur la moitié de l’année, lâche Pierre Berbizier, ancien sélectionneur du XV de France. On arriverait à une situation où on isolerait les internationaux. » Et à se retrouver avec d’autres Virimi Vakatawa, seul tricolore sous contrat fédéral? L’ailier fidjien naturalisé, impressionnant lors de ses débuts il y a un an, est sans club lorsqu’il ne joue pas avec le XV (ou le VII) de France. « C’est ubuesque, tacle Berbizier. Il joue au plus haut niveau sans évoluer à celui du dessous. On a inventé un modèle unique au monde. » « Le type de rencontres qu’on leur fera disputer fera la différence, explique Emile Ntamack, entraîneur de l’UBB. Si c’est pour jouer des gros matchs de Coupe d’Europe, ça les préparera au niveau international. Si c’est pour aller jouer un rugby restrictif sur un mauvais terrain sous la neige… » Bernard Laporte rabâche l’idée de suivre le modèle irlandais, avec un calendrier aux petits oignons pour permettre aux meilleurs joueurs d’arriver lancés comme des Rafales. Reste à amender les contrats de quarante joueurs d’ici à la Coupe du monde 2019. Ça ne serait pas drôle si c’était simple.