Paris ne veut pas faire l’impasse sur 2024 pour 2028
Une double attribution des JO de 2024 et 2028 est à l’étude
La dernière ligne droite. Il ne reste plus que cinq mois avant que la ville hôte des Jeux en 2024 ne soit désignée. Alors que les délégations françaises et américaines se préparent à passer un nouveau grand oral, ce mardi au Danemark, devant les fédérations internationales, un sujet est dans toutes les têtes : celui d’une double attribution des JO de 2024 et de 2028. Une hypothèse qui permettrait au Comité international olympique (CIO) de ne froisser aucun des deux candidats, leur accordant à chacun l’organisation de cet événement. Seul hic, à l’heure actuelle, aucune des deux villes ne semble vraiment emballée à cette idée.
Maintenant ou jamais
Au Danemark, la question « sera de savoir si l’une des deux villes est prête à laisser sa place à l’autre en 2024 et à se préparer pour 2028, glisse un membre proche de la candidature française à 20 Minutes. On ne change pas notre position, on est engagé pour faire gagner la France uniquement en 2024. » En cas de scénario catastrophe et de victoire de Los Angeles en septembre, « Paris ne reviendrait pas en 2028, assure ce proche de la délégation tricolore. Parce que les politiques et les partenaires diront non, parce qu’être battu quatre fois de suite, ça suffit. » Pour Armand de Rendinger, auteur de La Cuisine olympique, Paris a tout à perdre avec ce genre de communication. « Dire que si ce n’est pas 2024, ça ne sera jamais, c’est une erreur stratégique. Il aurait fallu la jouer plus finement. Le CIO, ça lui est égal ce type de chantage. » D’autant qu’un report de 2024 à 2028 ne semblerait pas être une catastrophe industrielle. « Ça laisserait plus de temps au pays pour se préparer et ça lui éviterait des dépassements budgétaires inévitables », analyse le professeur d’économie Jean-Pascal Gayant. Pour lui, ce « 2024, sinon rien » n’est qu’une posture : « Aucune des deux villes ne veut perdre la face. C’est plus de l’ordre de l’orgueil et de la fierté mal placée qu’autre chose. »