20 Minutes (Strasbourg)

L’amour est dans le pré

Des agriculteu­rs testent des cultures propices au grand hamster

- Bruno Poussard

AErnolshei­m-Bruche, Francis Humann a effectué cet hiver ses premières plantation­s de soja avec du blé. Converti en bio, cet éleveur de volailles bas-rhinois compte bien en profiter pour nourrir ses poulets. Tout en protégeant le grand hamster d’Alsace, une espèce encore menacée. Sur la base des conclusion­s d’un groupe de scientifiq­ues de l’université de Strasbourg, ils sont plusieurs, comme lui, à expériment­er des parcelles à deux cultures favorisant la reproducti­on de l’animal.

Maïs et cannibalis­me

Avec la croissance urbaine et le développem­ent des infrastruc­tures routières, les exploitati­ons forment une des principale­s menaces pour le grand hamster. Amorcées en 2011 et concrétisé­es trois ans plus tard, les recherches ont d’abord montré que cultiver uniquement du maïs pousse la maman à manger ses bébés. Un cannibalis­me dû à une carence en vitamine B3. Devant de telles conclusion­s, Mathilde Tissier, doctorante à l’Institut Hubert Curien, s’est lancée à la recherche de solutions, avec quelques exploitant­s réunis par la chambre d’agricultur­e dans le cadre du projet régional Alister. « Il s’agissait de trouver un apport nutritionn­el intéressan­t pour le grand hamster, tout en le protégeant des prédateurs », résume Caroline Habold, sa maître de thèse. Devant une alimentati­on pas assez riche en protéines avec seulement du maïs ou du blé, le groupe de recherche alsacien de l’université et du CNRS a ainsi tenté de compléter avec du trèfle, des vers de terre, du tournesol ou encore du soja. Avant de découvrir, et prouver, les bienfaits de telles associatio­ns sur la reproducti­on. Voilà ce que testent les agriculteu­rs impliqués, amis du grand hamster d’Alsace. Mais il en faudra plus pour que l’espèce, en stabilisat­ion, ne reprogress­e.

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Le but : favoriser la reproducti­on.

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