Respirez, on y est presque
Des solutions existent pour réduire la pollution de l’air
«En 2050, oui, on peut espérer que la pollution soit un lointain problème des villes. » Plus qu’un souhait, c’est une quasi-certitude qu’émet Frédéric Bouvier, directeur d’Airparif, l’organisme agréé pour la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France. Cette confiance s’appuie en grande partie sur l’amélioration de la qualité de l’air constatée dans la région ces dix dernières années. « Sur les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NO 2), deux polluants pour lesquels il y a une obligation d’action, nous sommes passés de 4 millions de Franciliens exposés à des dépassements des valeurs limites réglementaires à 1,4 million aujourd’hui », précise-t-il. Ce qui reste beaucoup, notamment au regard des valeurs limites réglementaires établies par l’Union européenne. Comment faire donc pour débarrasser les villes de la pollution d’ici trente ans ?
Mieux communiquer
La dépollution de l’air, comme le teste actuellement Suez dans des colonnes Morris conçues pour capter le gaz carbonique, Sébastien Vray, porte-parole de l’association Respire, n’est pas contre. Malgré ses effets uniquement sur le court terme. Il rappelle toutefois que le chantier impératif à mener est « la réduction de la pollution dès sa source, le pot d’échappement en premier lieu ». Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS, espère, lui, que les véhicules du futur seront « adaptés aux déplacements de courte distance, typiques en ville. Il faut imaginer des voitures pour une ou deux personnes qui, si elles restent à essence, doivent être capables de consommer un ou deux litres aux 100. Techniquement, on sait déjà faire. » Sébastien Vray estime également qu’en 2050, les solutions permettant de laisser sa voiture au garage battront leur plein, car « le taux de remplissage d’une voiture est de 1,1 seulement, aujourd’hui en Ile-de-France ». Le porte-parole de Respire mise d’ailleurs beaucoup sur Karos, une start-up qui a mis au point un assistant intelligent enregistrant vos contraintes de déplacement et vous trouvant automatiquement une personne pour covoiturer sur les courtes distances. Il est aussi tombé sous le charme du Speed Bike, un vélo électrique qui grimpe jusqu’à 45 km/h et qui commence à arriver sur le marché. Les trois experts le reconnaissent, la voiture n’est pas la seule source de pollution. Et de citer le chauffage individuel et l’isolation thermique des bâtiments. Ils sont aussi persuadés que l’adoption de solutions, dont la technologie est déjà acquise, passera obligatoirement par un changement des mentalités. Une meilleure information pourrait y contribuer. Airparif travaille justement sur le projet #Airinfos, qui permettrait aux Parisiens d’obtenir en temps réel des informations sur la qualité de l’air qu’ils respirent.