Les méfaits de la mafia géorgienne
Une opération menée la semaine passée en Ile-de-France a permis d’interpeller 37 personnes impliquées dans des cambriolages, des vols, des extorsions de fonds, etc. Toutes appartiendraient aux « Vory v Zakone » (« les voleurs dans la loi ). Cette puissante organisation criminelle, dont les membres sont reconnaissables à leurs tatouages (crucifix, corbeau, Vierge Marie…), a pris racine en ex-URSS et s’est implantée en Europe au début des années 1990. En France, elle a fait son apparition il y a près de huit ans. Depuis, la police judiciaire « a professionnalisé des enquêteurs » afin qu’ils puissent en comprendre le fonctionnement, indique le patron de l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO), Frédéric Doidy. Les efforts ont récemment été portés sur les groupes géorgiens. Ces organisations, qui suivent leur propre code d’honneur, « fonctionnent selon un modèle pyramidal, précise Frédéric Doidy. Les “vor” [chefs] ont des lieutenants qui ont eux-mêmes des petites mains. » Une partie du butin est mise dans un fonds commun appelé l’« obshak ». Il est géré par des hommes de confiance – les « smotriarchi » – et permet de soutenir certains membres du clan en détention, de payer des avocats, et d’investir dans des biens immobiliers. Les groupes géorgiens se tournent aujourd’hui vers le trafic de cigarettes. Et se montrent très mobiles. Ce qui oblige les policiers à tisser des liens « très forts » avec leurs homologues étrangers.