PAPY, C'ÉTAIT COMMENT LA RETRAITE?
Un sondage réalisé par l’institut OpinionWay pour l’Agirc-Arrco révèle que 40 % des 18-35 ans pensent qu’ils ne toucheront peut-être pas de retraite.
Vivement la retraite ! Mais quelle retraite ? Aujourd’hui, les Français craignent pour leur future pension. Ainsi, ils sont 40 % à ne pas être certains d’en avoir une à la fin de leur carrière, selon un sondage OpinionWay pour l’Agirc-Arrco, le gestionnaire des retraites complémentaires des salariés du privé. L’inquiétude est toute particulière chez les 18-35 ans, où seulement 17 % d’entre eux font « confiance » au système par répartition, dans lequel les cotisations des actifs servent à verser les pensions aux retraités. Un pessimisme renforcé par les dernières projections du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui table sur un retour à l’équilibre du système d’ici à... 2037, dans le meilleur des cas.
Sans emploi stable, les cotisations retraites sont peu élevées.
Cette prévision du COR reste cependant fragile, car elle dépend avant tout de l’amélioration de la productivité : si celle-ci stagne (moins de 1 % de croissance par an), le système de retraite n’atteindra jamais l’équilibre. Ce scénario entraînerait de nouvelles réformes, telles que la baisse des pensions ou l’allongement de l’âge de départ à la retraite. Or, la croissance de la productivité « n’est pas vraiment maîtrisable », prévient Hervé Boulhol, spécialiste des retraites à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Le système de retraite par répartition continuera à verser des pensions de façon certaine, assure Gilles Oberrieder, expert des retraites à la CGT. En revanche, ce qui est sûr, c’est que le taux de remplacement, qui mesure l’écart entre la pension versée et le dernier salaire perçu, va baisser. Autrement dit, l’écart de pouvoir d’achat entre les actifs et les retraités augmentera dans les prochaines années, et ce au détriment des retraités. » La diminution relative actuelle des pensions est aussi liée au marché du travail, dans lequel les jeunes ont du mal à s’insérer : sans emploi stable, leurs cotisations sont peu élevées. Dès lors, que faire pour s’assurer une pension ? L’une des solutions consiste à avoir, en plus d’un système par répartition, une part de retraite par capitalisation : dans ce cas, le salarié cotise pour lui-même et non plus pour les autres. « Les produits existent (Perp, Perco, Préfon) mais sont peu souscrits, remarque Gilles Oberrieder. Et si vous choisissez cette option, vous amputez votre pouvoir d’achat actuel dans la perspective de préserver celui du futur. » Un choix pas facile à faire lorsqu’on est jeune.