« On doit supprimer le nucléaire »
Dans le cadre d’une semaine de visite en France, l’ancien Premier ministre du Japon Naoto Kan a fait une halte à Strasbourg mercredi. Pour se rendre au Parlement européen mais aussi, il l’affirme, parce que la centrale nucléaire de Fessenheim n’est pas loin. Interrogé sur la doyenne des centrales françaises – promise à la fermeture d’ici un an environ –, le Japonais repenti du nucléaire depuis l’accident de Fukushima a martelé face aux élus, militants antinucléaires et journalistes réunis un peu plus tôt dans l’un des salons de l’Hôtel de ville que « plus les centrales sont vieilles, plus vite il faut les fermer. Je suis complètement opposé à la prolongation de vie des anciennes centrales. » Pour cela, Naoto Kan invite les opposants à la centrale à continuer de se mobiliser, estime qu’il faut insister sur la transition écologique en démontrant que ça marche ailleurs et qu’elle peut être esthétique : « Vous, Français, êtes très sensibles à ce qui est beau. Peutêtre que de votre point de vue les éoliennes et panneaux photovoltaïques ne vous paraissent pas très beaux au premier abord. Mais de mon point de vue, il n’y a rien de plus laid qu’une centrale nucléaire. » De plus dangereux aussi, selon ses dires : « J’entends certains prôner qu’un accident similaire à Fukushima ne pourra pas avoir lieu ici. Ces propos sont erronés : la vraie cause des accidents est l’erreur humaine, il peut y avoir un accident partout », poursuit le Japonais, désormais « convaincu qu’on devrait supprimer le nucléaire ».