Les deux jours fériés et les ponts nuisent aux dons
Les deux jours fériés consécutifs et les ponts devraient compliquer les dons
Deux jours fériés sur une même semaine : le bonheur pour de nombreux salariés et une source de stress pour l’Etablissement français du sang (EFS). Les produits sanguins qu’il collecte pour répondre aux besoins ont une durée de vie limitée. Une semaine noire en termes de dons peut donc avoir des conséquences lourdes. Ahmed Slimani, médecin responsable des sites fixes parisiens de l’EFS, fait le point pour 20 Minutes. Ces dernières semaines, l’EFS disait craindre une « semaine blanche » pour la collecte... Qu’en est-il ? Depuis longtemps, nous avions pointé cette semaine dans le calendrier et tenté de l’anticiper. Nous nous sommes ainsi mobilisés à l’EFS pour ouvrir des sites de collecte fixes pendant les jours fériés. Ils sont ouverts sur rendez-vous et consacrés aux dons de plaquettes, l’une de nos priorités. En parallèle, des collectes mobiles, cette fois-ci pour les dons de sang total, sont assurées les jours fériés. Ce mois de mai est-il toujours une période compliquée pour l’EFS ? Oui, c’est une période que nous appréhendons toujours, comme les deux mois de vacances d’été ou le mois de décembre. La particularité, cette année, ce sont ces deux jours fériés sur une même semaine et juste après une période de vacances scolaires. Malgré les moyens mobilisés, on sait très bien que la collecte sera plus faible par rapport à une semaine normale. Nous atteindrons difficilement la barre des 10 000 dons de sang nécessaires chaque jour. Nous ne sommes pas dans le rouge actuellement, puisque nous avons 100 000 dons de sang en réserve au niveau national. C’est un niveau correct. Mais notre difficulté est que les produits sanguins que nous collectons ont une durée de vie limitée. Le plasma peut se conserver un an, donc on peut se permettre d’avoir une semaine plus compliquée. En revanche, les dons de globules rouges ne peuvent être conservés que 42 jours et ceux de plaquettes cinq jours seulement. Sur ces deux produits, une semaine très basse en termes de collecte peut nous mettre en difficulté. Il faut être le plus régulier possible. Au regard de leur durée de vie courte, on ne peut pas se dire : « Tant pis, on fera une meilleure collecte la semaine prochaine. » La crainte est-elle accentuée cette année par la pénurie de médecins ? Oui, c’est une autre difficulté. Nous lançons régulièrement des appels à recrutement auprès de l’ordre de médecins. Il nous en faut au moins un sur chaque collecte et sur chaque site fixe et nous avons dû effectivement fermer des sites et/ou annuler des collectes mobiles.
« Les dons de plaquettes peuvent être conservés cinq jours seulement. »