Une Mercedes 100 % française
Un investissement de 500 millions d’euros du groupe allemand Daimler va permettre à Smart, en Moselle, de passer au tout électrique
Avec l’annonce de la production d’une Mercedes made in France et électrique, le site Smart de Hambach (Moselle) pourrait bien changer ses perspectives de développement. L’annonce d’un investissement de 500 millions d’euros du groupe allemand Daimler (qui réunit les marques Mercedes Benz et Smart) va permettre à l’entreprise de passer dans l’ère du tout électrique.
Fin du thermique en 2020
Le site ne va plus produire de voitures à moteur thermique à partir de 2020 et deviendra ainsi la première marque automobile dans le monde à passer d’une motorisation thermique à une motorisation 100 % électrique. Pour justifier ce choix, la directrice Annette Winckler, responsable Smart monde, explique vouloir « utiliser la longue expérience de l’usine de Hambach en matière de production électrique ». L’entreprise de 800 salariés produit depuis 2012 des véhicules électriques en série. Actuellement, les Smart fortwo EQ (coupé et cabrio) sortent de ses chaînes de production. L’occasion pour la directrice de rappeler la signature en 2016 du « pacte 2020 », qui aurait « contribué à une amélioration sensible de la compétitivité du site ». Un pacte, « à l’époque » âprement discuté entre syndicats et direction. Il prévoyait notamment, en échange de la préservation de l’emploi jusqu’en 2020, l’augmentation du temps de travail hebdomadaire de 35 à 39 heures, et une adaptation salariale. Un avis que ne partage pas vraiment Patrick Hoszkowicz, délégué syndical central CFDT de Smart France : « C’est une bonne nouvelle pour l’entreprise mais ce n’est pas sûr que cela crée de l’emploi. Cela permettra juste de compenser l’arrêt de production de voitures thermiques. » Toujours sur ce volet, la CGT espère bien des créations de postes mais regrette d’être dans le flou. « Il n’y a pas eu d’information et nous n’avons pas de garanties concernant l’emploi », explique Jean-Luc Bielitz, délégué syndical CGT, qui s’inquiète pour l’emploi des sous-traitants du site. Contactée, l’entreprise ne s’épanche pas sur cette question, ni même sur les détails du projet : « Il est trop tôt encore. »