20 Minutes (Strasbourg)

« Ma petite Sophie chérie, je te dis au revoir »

Les obsèques de Sophie Lionnet, la jeune fille au pair tuée à Londres, ont eu lieu mercredi à Sens

- De notre envoyé spécial à Sens, Thibaut Chevillard

Il est 16 h, mercredi, quand les cloches de la cathédrale Saint-Etienne de Sens (Yonne) retentisse­nt. Sur le parvis, toute de noire vêtue, Catherine Devallonné, la maman de Sophie Lionnet, tient par la main la demi-soeur et le demi-frère de la jeune femme. Derrière elle, en chemise verte et en pantalon bleu marine, Patrick Lionnet, le papa, a du mal à cacher son émotion alors qu’il s’apprête à assister aux obsèques de sa fille, tuée en septembre à Londres. Environ 150 personnes s’amassent autour d’eux, en plus des nombreux médias qui ont fait le déplacemen­t.

Le deuil après le verdict

Céline, 22 ans, un bouquet de roses blanches dans les mains, a connu Sophie Lionnet au lycée Vauban, à Auxerre. Elle est venue « rendre hommage» à cette fille «très sympa, timide et réservée », avec qui elle a passé tant de temps à l’internat. Catherine, 56 ans, est venue, elle, pour soutenir la maman de la défunte, avec qui elle a travaillé jusqu’en 2006. «Je ne peux même pas me mettre à sa place, confie-t-elle. J’espère qu’elle pourra désormais faire son deuil.» Soudain, le corbillard qui transporte le corps de la jeune femme de 21 ans s’arrête devant les portes rouges de la cathédrale gothique. Alors que le cercueil blanc est transporté à l’intérieur, les haut-parleurs installés sur les pilonnes diffusent Les Mots de Mylène Farmer, une artiste que la victime appréciait beaucoup. Puis, le professeur de français de la jeune Troyenne lorsqu’elle était au collège prend la parole. « Tu étais ma meilleure superélève Sophie, et tu le seras toujours », dit-il, des sanglots dans la voix, les larmes roulant sur son visage. Lilian, lui, a connu Sophie Lionnet quand il avait 14 ans. « Tu étais un vrai ange, et je suis sûr que tu es parmi eux désormais. » Puis, c’est au tour de Catherine Devallonné de prendre la parole. Elle avait préparé un petit texte qu’elle a oublié. Alors, elle improvise quelques mots. « Tu es ma petite fille adorée, je perds un enfant, un être cher que j’adore et que j’aime de tout mon coeur (…) Ma petite Sophie chérie, je te dis au revoir. Prends soin de nous de là où tu es.» « Pour nous, ça sera définitive­ment terminé le 26 juin, quand on aura la sentence», indique à l’issue de la cérémonie Corinne Lionnet, la tante de Sophie. Le 24 mai, Sabrina Kouider et Ouissem Medouni, les ex-employeurs de la victime, ont été reconnus coupable par la justice britanniqu­e de l’avoir tuée après l’avoir torturée. Ils encourent la prison à perpétuité.

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Catherine Devallonné (à g.), la maman de Sophie Lionnet, mercredi, à Sens.

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