C’est la mamie de tout un pays
Le Panama, avec sa grand-mère portebonheur, affronte la Belgique ce lundi
Journée historique pour le Panama. Pour la première fois de son histoire, le petit pays latino-américain va jouer, ce lundi face à la Belgique, un match de Coupe du monde. Et il le doit, un peu, à Elida de Mitchell. En octobre 2017, dans une rencontre importante pour la qualif face au Costa Rica, cette mamie panaméenne a pénétré sur la pelouse dans le temps additionnel, juste après
« Je ne suis pas folle, je n’ai pas envie de finir dans une prison russe. »
Elida de Mitchell
que ses protégés ont marqué un but décisif, rejoint le rond central et feint l’évanouissement à deux reprises pour faire passer les trois minutes de sup- plice un peu plus vite. Elle y a gagné un surnom (« la tia del Mundial », la tata du Mondial) et une reconnaissance infinie de ses compatriotes. D’ailleurs, elle a été invitée par un média local à assister au match face aux Belges. « Ce que j’ai fait ce jour-là, je l’ai fait parce que je me suis laissée emporter par l’émotion, raconte-t-elle. Deux hommes sont entrés sur la pelouse avant, ils ont été sortis sans ménagement. Moi, je suis une grand-mère, ils n’ont pas osé ! » Vient ensuite la ce- rise sur le gâteau : « Je suis tombée à cause d’une douleur au tibia, reprendelle. Mais ce n’était pas grave, alors le policier qui s’est approché de moi m’a dit : “Maintenant, si tu veux que ça serve à quelque chose, fait semblant d’avoir un malaise.” Un joueur est venu me voir pour me demander si j’allais bien, j’ai répondu : “Laisse-moi ici, on est en train de se qualifier.” » Ce lundi, contre la Belgique, Elida de Mitchell sera dans les tribunes du stade de Sotchi pour soutenir les
siens. Mais est-elle prête à réaliser un nouveau numéro de commedia dell’arte au cas où les choses tourneraient bien pour les Canaleros : « Je ne suis pas folle, je n’ai pas envie de finir dans une prison russe, rigole Elida de Mitchell. Et puis, encore une fois, c’était totalement spontané parce que c’était incroyable. » Un truc dont elle est néanmoins sûre : il risque de pleuvoir des larmes au moment de l’hymne national avant le match. Et pas que sur les joues des supporters. « Certains joueurs m’ont dit que rien que d’y penser, ils avaient déjà l’oeil un peu humide. Ils vont avoir du mal à se retenir. Vous vous rendez compte, le Panama va jouer une Coupe du monde ! » Impossible de manquer ça, alors.