«Bécassine a gardé une part d’enfance»
Bruno Podalydès évoque son film joyeusement farfelu et revient sur l’appel au boycott que cette adaptation a provoqué
Bécassine revit, comme le prouve le point d’exclamation qui accompagne le titre du film. Bruno Podalydès donne une nouvelle vie à l’héroïne de Caumery et Joseph Porphyre Pinchon incarnée par Emeline Bayart, une révélation. Karin Viard, Josiane Balasko, Denis Podalydès et le réalisateur lui-même épaulent la comédienne dans cette fantaisie tendre qui voit Bécassine s’installer dans le château d’une comtesse farfelue pour s’occuper de l’orpheline Loulotte.
« Je voulais faire un film bienveillant pour les enfants et pour les adultes qui n’ont pas encore tout à fait grandi », explique le cinéaste à 20 Minutes. Bruno Podalydès a conçu le film autour d’Emeline Bayart. « Elle a un côté terrestre et gracieux, deux choses qu’on associe rarement », précise-t-il. Sa Bécassine est douce et sensible, mais elle n’a rien d’une imbécile. « Non, Bécassine n’est pas une idiote, martèle-t-il. Elle a juste une part d’enfance dont elle garde l’esprit créatif. » Les inventions de l’héroïne – notamment un système pour faire cuire les oeufs durs – dénotent une grande ingéniosité.
Un conte émouvant
Bruno Podalydès est tombé de sa chaise quand il a découvert qu’une poignée d’indépendantistes bretons appelait au boycott du film. « Comme ils refusent de voir le film, il n’y a aucun moyen de leur démontrer qu’ils se trompent à son sujet», précise le réalisateur. 20 Minutes peut l’assurer : il n’y a rien d’irrespectueux pour la Bretagne (qui n’est même pas mentionnée) ou les Bretons dans cette comédie. Oublions donc la polémique. Ce qu’on retient de Bécassine !, c’est la tendresse qui se dégage de personnages joyeusement frappadingues. « On s’adoucit en prenant de l’âge, insiste-t-il. Il était temps pour moi de faire un film où les gens n’ont pas peur de se dire qu’ils s’aiment. » Les émotions affleurant dans ce conte font passer les spectateurs du franc sourire aux larmes sincères.