20 Minutes (Strasbourg)

L’angoisse règne dans la rue du principal suspect

Sophie Le Tan des habitants de la rue où elle a disparu espèrent une aide psychologi­que

- Gilles Varela

« Vivre ici, ce n’est plus tenable », explique Michel, un voisin du principal suspect dans la disparitio­n de Sophie Le Tan. Devant la porte d’entrée de la résidence, des bougies, des pancartes, des mots, des fleurs, des photos… « Ce n’est pas un cimetière, confie une maman qui mène ses enfants à la crèche, toute proche. On ne l’a pas trouvé ici. Et comment expliquer ça aux enfants, chaque jour ? Comment ne pas les inquiéter ? », regrette la mère de famille. Même analyse pour une jeune habitante de l’immeuble. Elle explique comprendre la douleur de la famille, l’importance des soutiens, mais n’approuve pas vraiment la présence « de toutes les photos et pancartes » devant son entrée, jugée anxiogène : « On croirait qu’elle est déjà morte. On n’a pas retrouvé de corps ici », souligne la jeune femme.

Des groupes de parole

« Cette disparitio­n est angoissant­e pour beaucoup de gens, explique Hotman, qui réside dans un immeuble tout proche. Savoir que j’étais près, je comprends cette peur, surtout qu’il y a beaucoup de femmes qui vivent seules avec leur enfant. » Comme d’autres résidents de l’immeuble où le suspect demeurait, Michel assure vouloir déménager. « Ça ne se finira jamais car après il y aura les cérémonies d’anniversai­res. Il y a trop d’angoisse ici », assure le père de famille. Aussi, pour tenter de répondre à ses nombreuses interrogat­ions et après avoir été sollicitée par une habitante, l’associatio­n SOS Aides aux habitants France-Victimes 67, a proposé à la ville de Schiltighe­im d’organiser mercredi, dans les locaux de la mairie, des groupes de parole pour un soutien psychologi­que destiné aux habitants de la rue Perle. Si beaucoup, faute d’avoir été suffisamme­nt informés, n’ont pu s’y rendre, cette initiative reste très appréciée et souhaitée par les habitants rencontrés par 20 Minutes. Certains s’étonnent même « que cela ne se soit pas fait plus tôt. C’est dès le début que cela aurait dû être mis en place », regrette une habitante.

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 ??  ?? Les hommages s’accumulent au pied de l’immeuble du principal suspect.
Les hommages s’accumulent au pied de l’immeuble du principal suspect.

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