20 Minutes (Strasbourg)

Un chemin de croix pour Macron

- Thibaut Le Gal

Comme un plan de bataille, tout avait été finement préparé. « L’itinérance mémorielle » d’Emmanuel Macron devait, notamment, célébrer l’héroïsme des Poilus. Ces différente­s étapes dans le nord et l’est de la France devaient aussi lui permettre de se frotter aux habitants de ces territoire­s, qu’on dit parfois « oubliés ». Face à la grogne des «gilets jaunes» sur la hausse des prix du carburant, le chef de l’Etat avait toutefois senti, dès lundi, le besoin de déminer. «Je ne crois pas que cette polémique va venir polluer cette semaine, pensait alors le député Stanislas Guérini, porte-parole du groupe LREM. C’est le sens de cette “itinérance”, il n’y a pas de sujet tabou, il faut savoir parler de tout, regarder en face notre passé et se projeter vers l’avenir. » De fait, Emmanuel Macron a pris à chaque fois le temps de répondre sur les sujets qui ont entraîné sa chute dans les sondages, les carburants donc, mais aussi la CGS ou encore les retraites. « Certaines personnes l’interrogen­t avec vigueur, beaucoup d’autres le soutiennen­t, s’agace le député LREM Hervé Berville. On hystérise le débat parce qu’une seule personne est en colère pour faire le buzz. C’est de la mousse médiatique. » Une « mousse » que le chef de l’Etat a contribué à faire monter lui-même, mercredi, en trouvant « légitime » l’hommage prévu aux huit maréchaux, dont Philippe Pétain – sa mémoire ne sera finalement pas honorée. Le chef de l’Etat ne semble toutefois pas s’inquiéter des polémiques qui transforme­nt son « itinérance» en chemin de croix. «Moi, j’ai été élu en me faisant secouer, et ça continuera jusqu’au bout », a-t-il déclaré jeudi, a rapporté FranceInfo.

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