Avec le carburant solaire, ça va fuser
Un procédé d’utilisation de l’énergie du soleil est étudié en Alsace
Pour produire de l’électricité ou chauffer, les panneaux et capteurs solaires se répandent. Mais ils ne sont pas les seuls à utiliser l’énergie lumineuse. A Strasbourg, des chercheurs de l’université et du CNRS améliorent un procédé chimique pour créer du carburant solaire. La photocatalyse est une réaction visant à produire de l’énergie à partir du soleil et d’eau (ou CO2). Une photosynthèse version artificielle, en gros. Mais si, vous savez, la réaction permettant aux plantes de créer grâce aux rayons du soleil l’énergie qui leur est nécessaire. Ce carburant vert, lui, pourra servir à des moyens de transport, et plus, au quotidien. Car il est convertible en électricité à partir d’hydrogène. Comme dans les voitures ou trains à hydrogène déjà développés. Chargé de recherche à l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (ICPEES) à Illkirch, Thomas Cottineau insiste : « L’énergie solaire qui arrive sur Terre est 1 000 fois plus grande que celle utilisée par toute l’humanité. » Soit largement assez pour subvenir aux besoins humains.
A condition de savoir l’utiliser. Avec d’autres scientifiques du pays, l’équipe alsacienne travaille sur la captation et le stockage (chimiques) de l’énergie solaire. Elle a misé sur des combinaisons de matériaux à base de titane, neuvième élément le plus présent sur la croûte terrestre. A l’échelle nano (d’un milliardième de mètre), le dioxyde de titane présente des atouts. « Il est stable, abondant,
peu cher, ne se dégrade pas trop, liste Florian Gelb, thésard âgé de 24 ans. Mais il a peu de réponses à la lumière. » Alors, les chercheurs jouent sur sa composition chimique afin de permettre l’absorption d’un maximum d’énergie solaire. Le doctorant développe une méthode pour tester l’efficacité de la photocatalyse via ces matériaux. Il se réjouit de travailler sur une « cause juste ». A en croire ces scientifiques, le carburant solaire a des avantages, en plus d’avoir de l’avenir. Grâce aux nanotubes, l’hydrogène est produit proprement. Brûlé par une pile combustible afin d’être converti en électricité, il redevient de l’eau sans polluer. Et ce carburant solaire est facile à créer et à stocker. Davantage que le photovoltaïque.
« L’énergie solaire est bien plus grande que celle utilisée par toute l’humanité » Thomas Cottineau, chercheur