Le projet d’un musée européen du manga avance bien
L’ouverture d’un musée européen du manga, dans l’agglomération mulhousienne d’ici à quatre ou cinq ans, est en réflexion
Ce sont là les toutes premières esquisses, les premiers coups de crayon de ce qui pourrait être, par son envergure, un établissement unique sur le continent. Un musée européen du manga pourrait ouvrir à Mulhouse ou dans une commune de l’agglomération mulhousienne.
De la place pour la recherche
Le projet est porté par le Centre européen d’études japonaises d’Alsace (Ceeja) et son président, le député Olivier Becht (Agir). « On a été approché, il y a un an, par un collectionneur de figurines mangas, qui en possède plus de 5000 de grande qualité, d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il voulait faire un don, pour qu’elles soient exposées dans un musée », raconte Olivier Becht, qui est par ailleurs vice-président du groupe d’amitié France-Japon à l’Assemblée nationale. Considérant qu’un musée avec des figurines mangas serait « trop réducteur », le Ceeja a commencé à travailler sur l’idée d’un musée du manga plus général. « Nous sommes allées au musée international du manga à Kyoto, qui a trouvé cette idée séduisante », poursuit Olivier Becht. Comme pour l’établissement nippon, rattaché à l’université, le projet de musée européen entend faire de la place à la recherche sur cet art graphique.
Le Ceeja veut voir sa concrétisation dans quatre ou cinq ans. « Aujourd’hui, on en est au stade du montage du projet et de la construction du “business plan”. Je crois qu’il n’y aura pas de difficultés à réunir des fonds et trouver le bâtiment dans l’agglomération mulhousienne. Je ne me fais pas trop de souci là-dessus, sourit l’Alsacien. Mais il faut que les choses soient viables dans la durée. Parce que c’est souvent ce qui fait planter ce type d’initiatives. Dans la situation financière actuelle, aucune collectivité ne s’engagera à porter tout le fonctionnement d’une telle structure. »
Qu’un musée européen du manga puisse ouvrir ses portes à Mulhouse n’a rien d’étonnant. Olivier Becht argumente d’abord autour de la position centrale de cette agglomération entre l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, ou sur sa facilité d’accès en train ou par avion. Surtout l’Alsace a tissé des liens forts avec le pays du Soleil levant. Le député haut-rhinois glisse alors que « Les contacts avec le Japon datent de 1863, quand les commerçants d’Osaka ont envoyé à Mulhouse des motifs à imprimer sur les kimonos. Il y a ensuite eu un pic dans les années 1980-1990 avec l’implantation d’entreprises japonaises en Alsace. Il y en a une trentaine aujourd’hui », indique le HautRhinois. On peut aussi citer le projet Takumi, qui consiste à faire venir des grands maîtres d’art japonais pour la restauration d’oeuvres nippones en Europe.