20 Minutes (Strasbourg)

Le projet d’un musée européen du manga avance bien

L’ouverture d’un musée européen du manga, dans l’agglomérat­ion mulhousien­ne d’ici à quatre ou cinq ans, est en réflexion

- Alexia Ighirri

Ce sont là les toutes premières esquisses, les premiers coups de crayon de ce qui pourrait être, par son envergure, un établissem­ent unique sur le continent. Un musée européen du manga pourrait ouvrir à Mulhouse ou dans une commune de l’agglomérat­ion mulhousien­ne.

De la place pour la recherche

Le projet est porté par le Centre européen d’études japonaises d’Alsace (Ceeja) et son président, le député Olivier Becht (Agir). « On a été approché, il y a un an, par un collection­neur de figurines mangas, qui en possède plus de 5000 de grande qualité, d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il voulait faire un don, pour qu’elles soient exposées dans un musée », raconte Olivier Becht, qui est par ailleurs vice-président du groupe d’amitié France-Japon à l’Assemblée nationale. Considéran­t qu’un musée avec des figurines mangas serait « trop réducteur », le Ceeja a commencé à travailler sur l’idée d’un musée du manga plus général. « Nous sommes allées au musée internatio­nal du manga à Kyoto, qui a trouvé cette idée séduisante », poursuit Olivier Becht. Comme pour l’établissem­ent nippon, rattaché à l’université, le projet de musée européen entend faire de la place à la recherche sur cet art graphique.

Le Ceeja veut voir sa concrétisa­tion dans quatre ou cinq ans. « Aujourd’hui, on en est au stade du montage du projet et de la constructi­on du “business plan”. Je crois qu’il n’y aura pas de difficulté­s à réunir des fonds et trouver le bâtiment dans l’agglomérat­ion mulhousien­ne. Je ne me fais pas trop de souci là-dessus, sourit l’Alsacien. Mais il faut que les choses soient viables dans la durée. Parce que c’est souvent ce qui fait planter ce type d’initiative­s. Dans la situation financière actuelle, aucune collectivi­té ne s’engagera à porter tout le fonctionne­ment d’une telle structure. »

Qu’un musée européen du manga puisse ouvrir ses portes à Mulhouse n’a rien d’étonnant. Olivier Becht argumente d’abord autour de la position centrale de cette agglomérat­ion entre l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, ou sur sa facilité d’accès en train ou par avion. Surtout l’Alsace a tissé des liens forts avec le pays du Soleil levant. Le député haut-rhinois glisse alors que « Les contacts avec le Japon datent de 1863, quand les commerçant­s d’Osaka ont envoyé à Mulhouse des motifs à imprimer sur les kimonos. Il y a ensuite eu un pic dans les années 1980-1990 avec l’implantati­on d’entreprise­s japonaises en Alsace. Il y en a une trentaine aujourd’hui », indique le HautRhinoi­s. On peut aussi citer le projet Takumi, qui consiste à faire venir des grands maîtres d’art japonais pour la restaurati­on d’oeuvres nippones en Europe.

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Par son envergure, le musée du manga serait unique en Europe.

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