La réforme de la Justice mobilise
Il n’y avait pas de jaune, mais du rouge et du noir. Mardi, c’est un défilé d’avocats, de magistrats et de greffiers qui s’est élancé du quartier central de Châtelet à Paris jusqu’à l’esplanade des Invalides. Près de neuf mois après la présentation du projet de réforme de la Justice par la ministre Nicole Belloubet, les acteurs judiciaires poursuivent leur mobilisation. Voté en octobre par le Sénat, le texte a été adopté en première lecture à l’Assemblée, tard dans la nuit en décembre, par seulement 88 voix contre 83. Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), le martèle : « Les avocats souhaitent une réforme. Nous y sommes prêts, prêts à affronter le numérique et toutes les mutations que cela induit, on comprend l’intérêt. Mais nous ne voulons pas d’une justice déshumanisée et éloignée du citoyen. Or, c’est ce qu’on nous propose.» En parallèle, le CNB a lancé une pétition en ligne, signée à ce jour par 25 900 personnes, qui réclame la suspension de l’examen du texte à l’Assemblée nationale.
« Nous souhaitons également que la Justice soit intégrée dans les thématiques débattues lors du grand débat national annoncé par le président. On constate que c’est la grande oubliée dans la lettre aux Français d’Emmanuel Macron», note Christiane Féral-Schuhl.
L’annonce par le gouvernement, tardive et dans l’hémicycle, d’une réforme de la justice des mineurs et ce par ordonnance – « donc sans débats parlementaires», fustige Christiane Féral-Schuhl – a également ravivé la mobilisation.