Dans «Or noir 3», Kaaris n’esquive pas Booba
Le rappeur a sorti « Or noir 3 », un album où les références à sa guerre avec Booba ne manquent pas
Avec ces histoires «d’octogone sans arbitre, sans règles », on en aurait presque oublié l’activité principale des castagneurs d’Orly. Booba et Kaaris ont passé leur début d’année à se chercher des noises sur Instagram, mais les deux artistes n’ont pas mis leur rap en sourdine. La preuve, vendredi, le Dozo a sorti un nouvel album, Or
noir 3. Un condensé de punchlines plus ou moins bien senties, tantôt drôles, tantôt obscènes. Au bout du compte, Kaaris livre un album bien plus profond qu’il n’y paraît et signe une (presque) chanson d’amour pour Booba.
Vers une réconciliation?
Dès les premières minutes d’écoute, on guettait la référence qui allait nous replonger en plein duty-free de l’aéroport d’Orly, entre deux vols planés d’Allure Homme. Il fallait donc attendre le septième titre, « Aieaieouille ». « Cet été, les rues seront vides, les prisons seront pleines, personne ne va me coucher à Orly, je suis une légende urbaine », déclare Kaaris.
Le rappeur ne fait cependant pas à Booba l’honneur d’être cité dans son album. Mais on sent que l’artiste peine à se positionner. « Les amis sont devenus faux, les ennemis restent vrais », estime-t-il dans « Aieaieouille ». Ancien ami, meilleur ennemi, on a un peu de mal à situer B2O dans tout ça. Le climax de l’album arrive avec «Dévalisé». «Faut pas jouer les dangereux, c’est pas un jeu, je connais bien les enjeux. Je pense à nous deux, viens on sort du réseau, on se parle en vrai, je serai peut-être derrière les barreaux, on se voit après. » Une tentative de réconciliation? Le rappeur brouille très vite les pistes. «Je cours pas après les go, je m’en bats les os même si son boule est gros, je pourrais toutes les pécho. Mais avec toi il y a autre chose.» Troublant, non ? Ce ne serait pas la première fois que des artistes s’interpellent entre les lignes de leurs chansons. Osons poser LA question : et si la haine médiatisée des deux rappeurs n’était qu’une mascarade? Et s’il s’agissait d’une belle histoire d’amitié contrariée ?