Une gamelle de wouf
Exit croquettes et pâtées industrielles ! De plus en plus de propriétaires élaborent des repas tout crus pour leur chat ou leur chien, au nom de leur bonne santé.
Soucieux de ne pas nourrir leur animal de compagnie avec des produits industriels, certains propriétaires ne jurent que par les aliments en vente chez les vétérinaires. D’autres (lire ci-dessous) se sont tournés vers le régime Barf, une diète animalière très en vogue.
« Le Barf, c’est l’acronyme de “Biologically Appropriate Raw Food”, soit de la nourriture crue biologiquement appropriée », explique l’éleveuse Margitta Graeve, auteure de Je nourris
« Les aliments tout prêts peuvent être sources de maladies qui raccourcissent la durée de vie de l’animal. » Géraldine Blanchard, vétérinaire
mon chat naturellement (éd. Thierry Souccar), tout juste publié. Une sorte de « retour “au naturel”, sans aliments industriels et basé sur la viande crue, les os et les abats, explique Géraldine Blanchard, vétérinaire spécialiste en nutrition animale et fondatrice du site de conseil en nutrition Cuisine à crocs. Un chat n’a jamais fait cuire une souris qu’il avait chassée...» Pour Emilie, qui nourrit ses chats selon le Barf depuis quatre mois, «il était devenu impossible de continuer à leur donner une alimentation trop riche en glucides et bourrée d’additifs chimiques. C’est comme si nous mangions tous les jours des plats industriels, et toujours les mêmes!» Pour rester en bonne santé, avoir un beau pelage et développer une solide constitution musculaire, un animal a besoin «de nutriments d’excellente qualité : des protéines faciles à digérer, des acides gras essentiels et des vitamines et des minéraux naturels correctement combinés, souligne Margitta Graeve. Or, les aliments tout prêts se composent de céréales, de fibres ou encore d’additifs, qui ne correspondent pas à la nourriture naturelle, d’où l’apparition d’intolérances et d’allergies, de maladies inflammatoires de l’intestin, qui peuvent raccourcir la durée de vie de l’animal.» D’ailleurs, souvent, les maîtres passent au Barf «parce que leur animal avait un problème de santé antérieur », constate la Dr Géraldine Blanchard. Toutefois, tous les vétérinaires ne sont pas confiants s’agissant de cette diète, car certains de leurs confrères ne sont «pas formés en nutrition animale et ne savent pas conseiller les maîtres », affirme la vétérinaire. Alors, « quand on se lance, il est important de faire valider les rations crues par un spécialiste ».
Si les problèmes de santé d’un animal s’améliorent après le passage au Barf, « cela ne signifie pas que cela ne peut pas en générer d’autres, comme des déséquilibres alimentaires, avertit la vétérinaire. Donner trop d’os peut entraîner une constipation et une moins bonne absorption d’oligo-éléments essentiels. Et oublier d’apporter des acides gras essentiels ou préparer des portions trop faibles peut rendre l’animal trop maigre. » Autre risque, « choisir une viande contenant des bactéries. Cela va de la salmonellose à la tuberculose. De plus, l’animal peut être malade et transmettre ces pathogènes à l’homme, donc à ses maîtres et aux enfants de la maison, plus fragiles.» Barfeur convaincu ou occasionnel, il est indispensable de faire passer un bilan complet à votre animal une fois par an.