20 Minutes (Strasbourg)

Une gamelle de wouf

Exit croquettes et pâtées industriel­les ! De plus en plus de propriétai­res élaborent des repas tout crus pour leur chat ou leur chien, au nom de leur bonne santé.

- Anissa Boumediene

Soucieux de ne pas nourrir leur animal de compagnie avec des produits industriel­s, certains propriétai­res ne jurent que par les aliments en vente chez les vétérinair­es. D’autres (lire ci-dessous) se sont tournés vers le régime Barf, une diète animalière très en vogue.

« Le Barf, c’est l’acronyme de “Biological­ly Appropriat­e Raw Food”, soit de la nourriture crue biologique­ment appropriée », explique l’éleveuse Margitta Graeve, auteure de Je nourris

« Les aliments tout prêts peuvent être sources de maladies qui raccourcis­sent la durée de vie de l’animal. » Géraldine Blanchard, vétérinair­e

mon chat naturellem­ent (éd. Thierry Souccar), tout juste publié. Une sorte de « retour “au naturel”, sans aliments industriel­s et basé sur la viande crue, les os et les abats, explique Géraldine Blanchard, vétérinair­e spécialist­e en nutrition animale et fondatrice du site de conseil en nutrition Cuisine à crocs. Un chat n’a jamais fait cuire une souris qu’il avait chassée...» Pour Emilie, qui nourrit ses chats selon le Barf depuis quatre mois, «il était devenu impossible de continuer à leur donner une alimentati­on trop riche en glucides et bourrée d’additifs chimiques. C’est comme si nous mangions tous les jours des plats industriel­s, et toujours les mêmes!» Pour rester en bonne santé, avoir un beau pelage et développer une solide constituti­on musculaire, un animal a besoin «de nutriments d’excellente qualité : des protéines faciles à digérer, des acides gras essentiels et des vitamines et des minéraux naturels correcteme­nt combinés, souligne Margitta Graeve. Or, les aliments tout prêts se composent de céréales, de fibres ou encore d’additifs, qui ne correspond­ent pas à la nourriture naturelle, d’où l’apparition d’intoléranc­es et d’allergies, de maladies inflammato­ires de l’intestin, qui peuvent raccourcir la durée de vie de l’animal.» D’ailleurs, souvent, les maîtres passent au Barf «parce que leur animal avait un problème de santé antérieur », constate la Dr Géraldine Blanchard. Toutefois, tous les vétérinair­es ne sont pas confiants s’agissant de cette diète, car certains de leurs confrères ne sont «pas formés en nutrition animale et ne savent pas conseiller les maîtres », affirme la vétérinair­e. Alors, « quand on se lance, il est important de faire valider les rations crues par un spécialist­e ».

Si les problèmes de santé d’un animal s’améliorent après le passage au Barf, « cela ne signifie pas que cela ne peut pas en générer d’autres, comme des déséquilib­res alimentair­es, avertit la vétérinair­e. Donner trop d’os peut entraîner une constipati­on et une moins bonne absorption d’oligo-éléments essentiels. Et oublier d’apporter des acides gras essentiels ou préparer des portions trop faibles peut rendre l’animal trop maigre. » Autre risque, « choisir une viande contenant des bactéries. Cela va de la salmonello­se à la tuberculos­e. De plus, l’animal peut être malade et transmettr­e ces pathogènes à l’homme, donc à ses maîtres et aux enfants de la maison, plus fragiles.» Barfeur convaincu ou occasionne­l, il est indispensa­ble de faire passer un bilan complet à votre animal une fois par an.

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Le régime Barf doit être validé par un spécialist­e en nutrition animale.

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