La limite d’impopularité atteinte
Une mesure aux airs de boulet. En décembre 2017, le chef du gouvernement se dit favorable, « à titre personnel », à la limitation de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires, qui n’était pas dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Un mois plus tard, Edouard Philippe annonce sa mise en place. «Elle va sauver des vies […] Et si, pour sauver des vies il faut être impopulaire, j’accepte de l’être.» Le Premier ministre ne se trompe pas : la réforme plombe la popularité de l’exécutif. Elle donne une arme à l’opposition et divise au sein même de la majorité. A l’Intérieur, par exemple, Gérard Collomb préfère éviter de s’exprimer sur le dossier. Edouard Philippe ne bronche pas et défend pratiquement seul la mesure. Mais le débat sur cette limitation, entrée en vigueur fin juin, est relancé par le mouvement des «gilets jaunes» et la hausse du prix des carburants.
Au fil de la crise, l’idée d’un retour en arrière fait son chemin. Le président lui-même, qui n’a jamais apporté de franc soutien à la mesure, aurait indiqué la semaine dernière à Laurent Wauquiez, patron LR : «Les 80 km/h, je n’y suis pour rien, c’est mon Premier ministre. C’est une connerie.» Aujourd’hui, l’Etat pourrait détricoter en partie la mesure, laissant à chaque département le soin de fixer la limitation de vitesse à 80 km/h sur les axes qu’il jugerait dangereux. Thibaut le Gal