20 Minutes (Strasbourg)

«On a été complice…»

Les journalist­es se sont souvent extasiés des charges ou plaquages violents

- Bertrand Volpilhac

Le rugby doit changer. L’année 2018 a été marquée par le décès de quatre jeunes joueurs, alertant sur l’âpreté des chocs d’un sport qui ne se reconnaît plus. Au travers de leurs commentair­es, les journalist­es ont aussi contribué à créer une atmosphère propice à la violence autour du rugby. Les charges ou plaquages destructeu­rs qui nous faisaient rugir de plaisir ne nous font plus rire aujourd’hui.

« Un examen de conscience »

Télés, radios, presse écrite, le public, aussi… On a tous participé à une « “Lomuisatio­n” du rugby, théorise Laurent Depret, commentate­ur rugby sur RMC. Lomu a transformé des joueurs en des cartons qu’on culbutait. On a été complice à s’ébaudir de ces actions de puissance brute. Quand tu l’exceptionn­alises, tu la rends parfois presque mythique. » Ce rugby d’affronteme­nt est devenu la norme. On idéalise les bras surgonflés, on admire la virilité et le courage de mecs qui se relèvent la gueule en sang. «La vraie dérive, c’est les jeux du cirque, c’est les gladiateur­s et l’odeur du sang », souffle Matthieu Lartot, qui commentera le Tournoi des VI Nations pour France 2. Le changement de mentalité est nécessaire. « L’examen de conscience, je

l’ai eu lors d’un Toulouse-Racing 92 [en 2014], développe Laurent Depret. J’ai vu le crâne de Fritz exploser. Il a perdu un demi-litre de sang, est sorti, avant de revenir, de rejouer un peu. Il titubait. » Ce soir-là, les commentate­urs louent pourtant son courage et le public scande son nom. Depret, lui, a décidé de «faire un retour sur lui-même » dans sa manière de commenter, en a parlé à des collègues : «On est plusieurs à s’être demandé ce qu’il faudrait pour que ça change. Qu’il y ait un mort en direct ? » C’est la plus grande peur de Matthieu Lartot. Lui aussi avoue être passé par cette «prise de conscience ». Et avoir changé sa façon de commenter. « On fait désormais en sorte de ne plus s’extasier devant des percussion­s. On a le devoir d’éveiller les conscience­s. »

Le président du PSG a été élu, mercredi, lors d’une réunion du comité exécutif de l’ECA, associatio­n dirigée par le président de la Juventus Turin, Andrea Agnelli, et chargée de défendre les intérêts des grands clubs européens.

Mitroglou va quitter l’OM, Monaco se bouge. Selon RMC, l’attaquant grec a été prêté dix-huit mois à Galatasara­y. L’ASM, de son côté, a recruté Vinicius et pourrait se faire prêter Nkoudou et Adrien Silva.

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Florian Fritz, en sang, en 2014.

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