Rénové, le château du Guirbaden sera plus fort
Des bénévoles alsaciens réparent le château fort du Guirbaden, dont le donjon pourrait bénéficier du loto de Stéphane Bern
Le 10 juillet, le Tour de France passera en contrebas du Guirbaden, dans la côte de Grendelbruch (Bas-Rhin). Construit du Xe au XIIIe siècle, le plus grand château fort d’Alsace a de fortes chances d’être mis à l’honneur par l’hélicoptère suiveur. Mais pour l’heure, c’est l’attention de bénévoles qu’il attire, mobilisés par les grands débuts de l’hiver, bien loin du lancement du deuxième Loto du patrimoine par Stéphane Bern ce vendredi.
Malgré le brouillard et le vent glacial, une dizaine de personnes sont venues en finir avec un grand mur d’enceinte à reconstruire, derrière la chapelle. Pierres, truelles, planches ou débroussailleuse dans les mains, ils n’ont pas de temps à perdre à 565 m d’altitude dans cette petite vallée du massif vosgien. Sur plusieurs dizaines de mètres, la rénovation du mur a commencé en mars. Il a d’abord fallu tout étudier. Comprendre les fondations et les étapes de sa construction, trouver l’emplacement de chaque pierre dans l’éboulis, les numéroter… Avant de pouvoir les replacer. La rénovation se fait exactement à l’identique. Les bénévoles ont pris l’habitude.
Passionnés du Moyen Age
L’aval du propriétaire acquis après cinq ans de discussions, l’association Sauvons le Guirbaden a été créée début 2015. « Il faut être folle pour se lancer dans une telle aventure, mais tous ceux qui me suivent le sont aussi un peu », s’amuse sa présidente, Françoise Sieffert, 51 ans et habitante d’Illkirch, à l’histoire d’amour liée à l’édifice. Passionnée du Moyen Age, elle n’avait jamais touché une truelle. Désormais, 126 membres, tous bénévoles, donnent de leur temps voire plus (l’association vit grâce aux dons, 2 000 € par an), en échangeant leurs savoirs pour le bien des rénovations. Il y a son compagnon, Jacques, hôtelier-restaurateur, Bruno, ancien bûcheron et maçon, Gérard, ex-directeur d’offices du tourisme. Mais aussi une institutrice, un tailleur de pierres… Se vider la tête, sortir, au calme, en pleine nature, utiliser leurs mains, faire de l’exercice, les motivations varient. Mais tous partagent une passion pour le patrimoine. Ils ont déjà remonté une partie des communs, les pièces de vie, grâce à des photos d’archives. Dès le printemps, ils s’attaqueront à un autre grand mur d’enceinte de 800 ans, selon les priorités données par la Direction régionale des affaires culturelles. Pendant l’hiver, ils s’attellent à l’entretien du site.
Mais les bras manquent. Et des parties sont si abîmées que personne ne peut s’approcher. Comme le donjon aux cinq superbes voûtes d’entrée. Mais le Guirbaden est sur la liste du Loto du patrimoine et cette partie pourrait bénéficier d’une intervention de professionnels. D’ici-là, une deuxième équipe doit être montée pour organiser des animations au Guirbaden.