C’est peut-être Noël avant l’Are
A 21 ans, le jeune français s’est offert deux victoires avant les Mondiaux en Suède
D’un côté, un monstre. De l’autre, un jeune espoir. Cette saison, l’Autrichien Marcel Hirscher et le Français Clément Noël se partagent les premières places en slalom. A 21 ans, le skieur tricolore a signé sa première victoire en Coupe du monde à Wengen (Suisse) mi-janvier, avant d’enchaîner quelques jours plus tard sur la mythique piste de Kitzbühel (Autriche). Ce pur produit du massif vosgien, qui a rejoint Val-d’Isère et le pôle France de ski alpin d’Albertville (Savoie) à 15 ans, est l’une des grandes chances de médailles pour le clan tricolore aux Mondiaux d’Are (Suède), qui commencent mardi.
Clément Noël s’est mis à la glisse après sa deuxième bougie, dans les pas de son grand frère, de six ans son aîné. Lors de ses premiers cours à son entrée à l’US Ventron (avec un an d’avance) à 6 ans en 2003, le petit Clément était en mode cool, malgré un sacré talent, à en croire Robert Gégout, ex-président du club : «Il voulait s’amuser et aller vite. Il demandait toujours à descendre la Capatte [plus grosse piste de la station]. S’il paraissait un peu nonchalant, il écoutait toujours pour aller en bas sans problème. Et il gagnait facilement.» A la tête du pôle espoirs régional de Gérardmer, qui a couvé Clément Noël de 14 à 15 ans, Christian Meyer a en mémoire la «vitesse de jambes», la «réactivité importante» ou la «notion du timing et du rythme» du gamin, qui était déjà branché slalom. « Il aime prendre les trajectoires les plus courtes, complète-t-il. Très jeune, il avait déjà une capacité à raccourcir ses boucles [entre chaque piquet] avec une bonne hauteur de ligne.» Quatrième des Mondiaux juniors à 17 ans, celui qui est désormais surnommé Flantier [car son nom est le prénom du héros d’« OSS 117 »] a, un temps, plafonné au niveau européen avant d’intégrer le groupe Coupe du monde. Après avoir décroché une mention très bien au bac, il a continué son ascension : champion du monde juniors, puis quatrième des JO en 2018, avant ce mois de janvier de fou. Entre-temps, ses supporters vosgiens sont restés prudents. «Rien n’est acquis, la blessure fait peur à tous, raconte Thibaut Leduc, gestionnaire de la station de Ventron. Mais quand il a commencé à claquer en Coupe du monde, on s’est dit que ça allait le faire. Il a une constance dans son travail et une motivation qui ont peut-être fait la différence. »
« Il aime prendre les trajectoires les plus courtes. » Christian Meyer, dirigeant du pôle espoirs de Gérardmer