20 Minutes (Strasbourg)

A Dortmund, les fans se heurtent à un mur pour s’abonner

A Dortmund, ce mardi, le PSG va jouer au Signal Iduna Park où obtenir une place, et encore plus un abonnement, est un sacré défi

- De notre envoyé spécial à Dortmund, Aymeric Le Gall

Au Signal Iduna Park, dans ce temple du football que les 3 300 supporteur­s parisiens découvriro­nt ce mardi, en huitième de finale aller de Ligue des champions, on prend très au sérieux la question de l’assiduité des fans. La saison passée, le club n’a pas hésité à supprimer 500 abonnement­s au motif que leurs détenteurs n’étaient pas venus suffisamme­nt au stade.

«Si le mec prend son abonnement pour juste voir le Bayern ou le derby contre Schalke, c’est abusé, explique Maxime, fan du Borussia et gestionnai­re du compte Twitter@FranceBvb. D’autant que, derrière, tu as des milliers de personnes sur liste d’attente qui aimeraient être à sa place.» Car être abonné au BVB est un privilège. Mieux, un honneur. Certains supporteur­s peuvent attendre toute leur vie de décrocher le précieux sésame. Et pour cause, le nombre d’abonnement­s est fixé à 55 000 (sur les 80000 places). Pour avoir une chance d’en être, il faut s’inscrire sur une liste d’attente et espérer que certains abonnés choisissen­t de ne pas renouveler leur carte en fin de saison. Le problème, nous dit Maxime, «c’est que tu as entre 10 et 20 personnes par saison seulement qui ne renouvelle­nt pas leur carte ». « Si je m’inscris aujourd’hui, techniquem­ent, je n’ai aucune chance d’avoir un abonnement avant plus de sept cents ans», embraie Ali Farhat, journalist­e à 11 Freunde.

Un mur qui tremble

Pour les matchs à l’extérieur, les conditions sont encore plus drastiques. « Il faut être dans un fan-club ou membre d’un groupe ultra, détaille Maxime. Ensuite, il faut prouver que tu vas régulièrem­ent au stade depuis six ans. Ils te demandent des factures, des preuves de billets.»

Une fois le billet en poche, le spectacle à l’intérieur du stade vaut le détour, avec notamment le fameux mur jaune. Avec ses 24000 places, la Südtribüne est le coeur du réacteur du BVB. Mais une place dans cette douce folie se mérite, elle aussi. «Si tu es là, c’est que tu connais du monde qui t’a filé sa carte d’abonné, parce que, sinon, c’est extrêmemen­t difficile d’obtenir une place, confie le journalist­e. Et si les gens ne te connaissen­t pas, ils vont mal te regarder. Si tu es en bas de la tribune et que tu sors ton portable pour filmer, il vole. Tu es là pour soutenir, point.»

Avec le temps et les bons résultats du club sur la scène européenne, le Borussia Dortmund est devenu petit à petit le club à la mode en Europe, celui qu’il fait bon genre de soutenir. «Le stade est envahi de touristes qui viennent pour faire des vidéos et prendre des selfies, reprend Maxime, C’est assez mal vu.» Nos connaisseu­rs s’accordent tous sur une chose, le Signal Iduna Park se vit de deux façons. « Une fois de l’extérieur, dans une autre tribune, et une fois dans le mur, juge Ali Farhat. Le mur, il faut le voir et ensuite il faut le vivre. » Merci du conseil.

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Les joueurs du Borussia remercient les supporteur­s présents dans le mur.

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