20 Minutes (Strasbourg)

Brouille de neige

Skieurs et commerçant­s se félicitent, eux, du transport de neige par hélicoptèr­e

- De notre envoyé spécial à Superbagnè­res, Nicolas Stival

Le transport de neige par hélicoptèr­e à Superbagnè­res a déclenché une vive polémique. Mais dans la station, nombreux sont ceux qui se félicitent de cette initiative.

L’achemineme­nt d’ «or blanc»entre le haut du domaine de la station haut-garonnaise, à 2100m, et le plateau qui accueille l’école de ski, à 1850m, a fait grand bruit, ce week-end. La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a notamment tweeté sa désapproba­tion, avant de revenir, pour 20 Minutes, sur cette polémique (lire ci-après).

Loin du tumulte politico-médiatique, les skieurs de Superbagnè­res avaient, lundi, bien d’autres soucis en tête. Comme éviter leurs congénères qui dévalent les six pistes ouvertes (sur vingt-huit) du domaine, à cause d’un épais brouillard. Et cette histoire d’hélicoptèr­e ? «Il y a l’aspect écologique bien sûr, mais les gens ont besoin de travailler, observe Arnaud, Nantais de 45 ans, qui descend d’un télésiège avec son fils. Et puis, les familles font souvent des sacrifices pour amener les enfants skier.»

A quelques mètres de là, on distingue dans le «smog» des gamins en rangs serrés derrière leur monitrice. La neige véhiculée par les airs leur était destinée. Car qui dit enfants en cours de ski dit parents ou grands-parents qui consomment. Chez les commerçant­s, on peine à comprendre l’ampleur de la polémique, pour quelques allers-retours d’hélico, afin de déplacer 50 m3 de neige moyennant un coût d’environ 5000€, selon le Conseil départemen­tal de la Haute-Garonne, gestionnai­re de Superbagnè­res. « Cette décision, c’est une bouffée d’oxygène, salue Claire Darnaud. J’ai huit employés à temps complet et cinq à temps partiel, précise la propriétai­re du Super-G. En janvier, j’ai plus de masse salariale que de chiffres d’affaires.» C’est alors que Jean-Claude Bordes entre dans le resto-bar. «Tout le monde est ravi, déclare le maire de Saint-Aventin, commune où se trouve Superbagnè­res. Les gens qui critiquent cette décision, pour moi, c’est une pépinière d’experts en tout genre, ils sont bons partout ! »

L’ironie perce derrière les propos de l’élu, qui redevient sérieux lorsqu’il évoque les emplois préservés : «Le Grand Hôtel est plein, il y a 400 personnes!» Au-delà de l’aspect économique, l’édile insiste sur «un bilan carbone largement équilibré », malgré l’usage de l’hélicoptèr­e. « On ne fait pas tourner les canons à eau, donc on n’emploie pas d’eau, pas d’électricit­é, détaille le maire. Et on n’utilise pas le fioul des dameuses. Il va falloir s’adapter au changement climatique, mais l’activité neige, j’y crois beaucoup. »

«Ceux qui critiquent cette décision sont une pépinière d’experts en tout genre. » Jean-Claude Bordes, maire de Saint-Aventin

 ??  ?? A la station de Superbagnè­res (Haute-Garonne), samedi.
A la station de Superbagnè­res (Haute-Garonne), samedi.
 ??  ?? Au coeur d’une saison difficile sur le plan économique, la décision de l’achemineme­nt de neige dans la station haut-garonnaise fait des heureux.
Au coeur d’une saison difficile sur le plan économique, la décision de l’achemineme­nt de neige dans la station haut-garonnaise fait des heureux.

Newspapers in French

Newspapers from France