La réalisatrice Tonie Marshall a défendu les femmes à l’écran
La réalisatrice de «Vénus Beauté (Institut) », décédée ce jeudi, se battait contre les violences faites aux femmes
Elle était actrice, réalisatrice, productrice, féministe… Tonie Marshall est décédée à l’âge de 68 ans des suites d’une longue maladie jeudi. Elle avait commencé sa carrière derrière la caméra en 1989 avec Pentimento, en offrant à Antoine de Caunes l’un de ses premiers rôles. Et c’est Emmanuelle Devos qui tenait l’affiche de son dernier film en 2017, Numéro Une, narrant la bataille d’une ingénieure pour prendre la tête d’une entreprise du CAC40. Mais elle était aussi connue pour être la seule femme à avoir remporté le césar de la réalisation il y a vingt ans pour Vénus Beauté (Institut).
Ce film, qui a lancé la carrière de la jeune Audrey Tautou, a également remporté le césar du meilleur film et celui du meilleur scénario.
« Le cran » d’Adèle Haenel
Fort de ce succès, Vénus Beauté (Institut) a ensuite été adapté pour la télévision par la réalisatrice. Intitulée Vénus et Apollon, la série a connu deux saisons et a été diffusée sur Arte et France 3. Si elle les mettait en scène, Tonie Marshall se battait également pour les femmes et leurs droits. Depuis 2018, elle était ambassadrice de la Fondation des femmes. Avec cette fondation, la réalisatrice a été à l’initiative du port du ruban blanc lors de la cérémonie des César en 2018, pour lutter contre les violences faites aux femmes. Au cinéma, elle s’était aussi engagée auprès du Collectif 50/50, qui lutte notamment pour la parité au sein de cette industrie. Enfin, elle avait aussi salué en novembre « le cran » dont a fait preuve l’actrice française Adèle Haenel, qui a accusé le réalisateur Christophe
Ruggia d’attouchements et de harcèlement sexuel.
En 2009, Tonie Marshall s’est également essayée à un tout autre cinéma, érotique, derrière la caméra. Dans le cadre de la vague de films X-plicit de Canal+, elle a réalisé le court-métrage Le Beau Sexe, sur une femme qui est l’objet de fantasme de son voisin. La réalisatrice a trouvé dans cet exercice « un espace complètement original. Alors que, d’habitude, les films érotiques sont soit aseptisés comme sur M6, soit ignobles et désincarnés », racontait-elle à 20 Minutes. Son film était alors conçu comme « une montée du désir. Même si la charte de la série X femmes stipulait qu’il fallait des scènes explicites, j’ai surtout travaillé sur le fantasme. »