20 Minutes (Strasbourg)

«Une lutte au quotidien »

Des milliers de personnes ont rendu un ultime hommage à George Floyd et ont dénoncé les violences policières mardi, à Paris.

- Alexis Orsini

«On est là pour se rappeler la mort de quelqu’un. C’est nécessaire, mais je ne pense pas qu’il y aura autant de monde qu’à la manifestat­ion contre les violences policières de la semaine dernière. » A quelques pas de la banderole déployée en hommage à George Floyd, sur la place de la République à Paris, Joan, 29 ans, observe la foule de plus en plus compacte venue saluer, comme lui, la mémoire de cet homme afro-américain décédé le 25 mai à Minneapoli­s, aux Etats-Unis, peu après son interpella­tion par la police.

« Nous sommes ici parce que le racisme tue.» Dominique Sopo, président de SOS Racisme

Ce rassemblem­ent, organisé par l’associatio­n SOS Racisme et qui a réuni 2 400 manifestan­ts selon la police, est loin d’être le premier, en France ou à l’étranger, consacré à celui qui est devenu un symbole des violences policières après avoir été maintenu au sol, un genou sur la nuque, pendant plus de huit minutes. Mais il coïncide avec les funéraille­s de George Floyd, commencées au même moment aux EtatsUnis (voir ci-dessous), à 8 000 km de là.

Après une interpréta­tion surprise de We Shall Overcome, hymne du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, par la chanteuse Camélia Jordana, et huit minutes et quarante-six secondes de silence observées par les manifestan­ts – pour certains, un genou à terre –, les prises de parole s’enchaînent à la tribune. Celle de Dominique Sopo, président de SOS Racisme, suscite des applaudiss­ements particuliè­rement nourris : « Nous sommes ici parce que le racisme tue, nous l’avons vu aux EtatsUnis et ce n’est pas sans rapport avec ce que nous vivons en France. Nous nous battons pour que plus jamais, nulle part, il n’y ait de George Floyd ou qui que ce soit d’autre tué en raison de sa couleur de peau. »

«Une lutte au quotidien»

Mais c’est surtout l’appel d’Eleanor, la soeur de Théo, jeune victime médiatisée de violences policières, qui suscite la plus grande réaction du public : « C’est une lutte au quotidien, il faudrait qu’on vienne moins souvent ici et qu’on arrange les choses à notre petite échelle. Qu’est-ce qu’on a laissé passer ? Qu’est-ce qu’on n’a pas corrigé ? On a notre part de responsabi­lité, il faut dire stop au racisme qu’on observe au quotidien. »

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Place de la République.
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Près de 2 400 manifestan­ts, selon la police, se sont réunis place de la République à Paris.

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