Un grand écran pour «Petit Pays»
Le romancier, rappeur et scénariste franco-rwandais Gaël Faye a reçu un choc en découvrant Petit Pays d’Eric Barbier, et on comprend pourquoi. Le film, qui sort ce vendredi en salles, est inspiré de son roman autobiographique, récompensé par le goncourt des lycéens en 2016. Il relate son passé au début des années 1990, en plein coeur du génocide rwandais. « J’ai beau avoir assisté au tournage, revoir tout cela sur grand écran m’a coupé le souffle comme si j’étais témoin de ma propre enfance, explique-t-il à 20 Minutes. C’était aussi fort qu’anxiogène, car Eric Barbier a su restituer l’atmosphère de mon livre tout en resserrant l’action. »
«Violence du film»
Alors préadolescent vivant au Burundi, Gaël Faye a été confronté à la guerre et à la séparation de ses parents, incarnés par Jean-Paul Rouve et Isabelle Kabano. Après avoir fait les 400 coups avec ses potes, le jeune héros, interprété par Djibril Vancoppenolle (photo), découvre l’horreur d’une guerre fratricide et le déchirement de devoir s’exiler en France. « C’est aussi ce qui a nourri mon besoin d’écrire », reconnaît l’écrivain.
« J’ai été surpris par la violence du film, explique Gaël Faye. L’image est plus dure que l’écrit pour la restituer. Elle fait appel à tous les sens pour prendre les spectateurs aux tripes. » L’auteur est fier de voir Petit Pays sur grand écran. « On y parle de racines, d’exil et d’enfance, précise-t-il. Ce n’est pas que mon histoire, car il me semble que ces sujets peuvent parler à tout le monde. »