Nadal s’offre Djokovic et rejoint Federer dans l’histoire du tennis
L’Espagnol a remporté son treizième tournoi parisien dimanche en balayant Novak Djokovic (6-0, 6-2, 7-5)
La première « vraie » défaite de Novak Djokovic en cette année 2020 a donc été une immense claque. Une «demontada » en règle, infligée par un Rafael Nadal définitivement indestructible dès qu’il hume l’air de RolandGarros. On disait l’Espagnol presque outsider avant cette finale, face à un numéro un mondial au sommet et dans des conditions – froid, humidité, toit fermé – qui rendent ses frappes moins impitoyables. Il a réglé les affaires courantes en trois sets (6-0, 6-2, 7-5) pour remporter son 13e Roland et rejoindre Roger Federer tout là-haut dans l’histoire du tennis, avec désormais 20 titres du Grand Chelem à son palmarès. Ébouriffant.
« Gagner ici, pour moi, est la plus belle chose qui soit. Je ne peux même pas dire ce que ça représente, a-t-il réagi, ému, au moment de recevoir le trophée. Je suis tellement heureux… Tout le monde sait que ce tournoi et ce court en particulier ont une très grande importance dans ma carrière. » Depuis 2005 et sa première victoire, en pantacourt et maillot sans manches, le Majorquin a fait de la porte d’Auteuil son QG, là où il se réfugie toujours quand le moral ou le physique est touché.
«Un si merveilleux joueur»
Quinze ans après, la magie opère toujours. Car il ne faut pas croire, luimême doutait avant ce tournoi. « Il y a un mois et demi, si on m’avait dit que j’allais gagner, j’aurais répondu que ce serait sûrement trop dur cette année, a-t-il avoué. Les conditions n’étaient pas favorables, mais j’ai su m’adapter, resté positif même si ça a été compliqué, avec les balles, le froid, etc. C’est une satisfaction énorme d’avoir surmonté ça, et cette victoire a une valeur toute particulière pour moi. » Etonné par son propre niveau de jeu, Nadal a effacé une à une toutes les prédictions sur cette rencontre. «Je pensais que ces conditions me seraient plus favorables. Je me sentais bien pendant ce tournoi, mais Rafa m’a donné tort, a salué le perdant, qui n’avait pris que trois bulles (6-0) dans sa carrière, dont deux quand il avait 18 piges. C’est pour ça que c’est un si merveilleux joueur. Je n’ai pas grand-chose à dire. Il m’a dépassé, il ne ratait pas, il était partout. Il a joué merveilleusement bien. »
Le récital valait bien un message du maître. Quelques minutes après la balle de match, Roger Federer a félicité, depuis chez lui, son « ami et plus grand rival ». « Bien joué, Rafa. Tu le mérites, a écrit le Suisse. J’espère que ce chiffre de 20 [titres majeurs] est juste une étape de plus dans un voyage qui continue pour nous deux. » « C’est un honneur de partager ce record avec lui, a répondu Nadal. On a une rivalité incroyable depuis tant d’années… C’est important, cela fait partie de l’histoire du sport. » Et ce n’est – heureusement ! – pas encore fini.