En Etat d’alerte
Face à la défiance de l’opinion dans leur gestion de la crise du Covid-19, Emmanuel Macron et Jean Castex veulent occuper la scène médiatique.
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Avec près de 27 000 personnes positives au Covid-19 en vingt-quatre heures, la France a battu un nouveau record, samedi. Toulouse et Montpellier passeront d’ailleurs mardi en zone d’alerte maximale, rejoignant la plupart des grandes villes françaises. Dans ce contexte, la pression s’accroît sur l’exécutif, contraint d’endosser des mesures impopulaires.
Ce lundi, Jean Castex interviendra à la radio sur France Info à 8 h 30, pour faire le point sur la stratégie du gouvernement. Après une rentrée difficile, la cote du Premier ministre a baissé à 28%, selon une enquête de l’institut d’études Elabe parue le 8 octobre. « Son arrivée à Matignon, en juillet, devait permettre de tourner la page de la première vague et d’enclencher le temps de la relance, observe Bernard Sananès, président d’Elabe. Mais le contexte a changé. Aujourd’hui, il a besoin de montrer qu’il incarne la fonction de chef du gouvernement. »
La cote de confiance d’Emmanuel Macron est aussi en baisse, à 32 % selon le même sondage. « Une partie de l’opinion critique le manque d’anticipation de cette deuxième vague [lire l’encadré], poursuit Bernard Sananès. L’exécutif va devoir se démener pour expliquer qu’il n’a pas été négligent dans la préparation de la deuxième vague. »
Une pression accrue que n’ignore pas le chef du gouvernement. « L’acceptabilité des mesures est plus faible », constate l’entourage du Premier ministre, qui rappelle son objectif : «Trouver un équilibre pour ne pas trop perturber la vie sociale, économique et quotidienne des Français, et ne pas déborder notre système de soins. » D’où la nécessité de communiquer régulièrement : «On a deux ou trois semaines d’anticipation grâce aux modélisations, poursuit-on à Matignon. Donc on prend des mesures environ tous les quinze jours, afin d’éviter la saturation des hôpitaux. Si les indicateurs sont mauvais, on prendra des mesures impopulaires. »
Signe que l’exécutif est conscient de cette défiance, le chef de l’Etat pourrait prendre la parole dans la semaine pour parler de l’épidémie. L’Elysée réfléchirait à une intervention télévisée, mais l’agenda du président n’était pas « stabilisé » dimanche soir, nous a indiqué la présidence.
« L’exécutif va devoir se démener pour expliquer qu’il n’a pas été négligent.» Bernard Sananès, Elabe