Amazon est encore loin de l’implantation en Alsace
Alors que la polémique fait rage au sujet d’une possible installation de la plateforme dans la région, son directeur nie l’éventualité
Voilà plusieurs semaines que les discussions sur des projets d’implantation d’un gigantesque entrepôt d’Amazon en Alsace étaient dans les tuyaux. De quoi agiter les associations, notamment écologistes, les élus et les autorités. Manifestations, courriers de contestation tous azimuts, les opposants ont été nombreux à se faire entendre. Mercredi soir, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a envoyé un communiqué commun avec Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, contre ce projet.
Jeudi matin, Frédéric Duval, directeur d’Amazon France, a expliqué sur BFMTV qu’il ne s’agissait que de « campagnes d’exploration », comme le groupe en mène « dans d’autres régions du pays ». Que ce soit à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin), où un bâtiment de 150 000 m², avec un millier d’emplois à la clé, était envisagé, ou plus récemment à Ensisheim (Haut-Rhin), la contestation semblait couvrir les voix de certains élus favorables. Des élus qui voyaient, en cette période de disette fiscale et d’emplois perdus, l’opportunité de refaire une santé à leur commune.
D’autres directions
Frédéric Duval a balayé en quelques mots toute idée d’implantation dans le secteur. Interrogé sur une base logistique à Ensisheim, le directeur général a clairement indiqué « ne pas avoir de projet en Alsace ». « On a forcément des campagnes exploratoires, et c’est bien normal, dans un certain nombre de régions, a précisé le dirigeant, car nous ouvrons environ un gros site et cinq à dix petits sites chaque année.
Mais aujourd’hui je peux vous confirmer que nous n’avons pas de projet d’implantation en Alsace ».
Les projets d’Amazon prendraient d’autres directions. « L’an prochain, un projet de démarrage à Metz et une station de proximité à côté de Quimper ouvriront. Mais à Ensisheim, nous n’avons pas de projet», a-t-il martelé. Pour toujours ? « On reste prudent. J’ai de gros doutes par rapport à cette annonce qui ressemble peutêtre à une forme de reculade », assure Loïc Minery, élu du Haut-Rhin et coporte-parole d’EELV en Alsace. « C’est surtout la preuve d’une grande fébrilité, une sorte de panique : Amazon ne s’attendait pas à ce que l’entrée dans le confinement, avec la polémique liée à la fermeture des commerces, lui revienne comme un boomerang. » L’écologiste dénonce « une espèce de stratégie de communication un peu hasardeuse qui consiste à vouloir nier l’évidence, c’est-à-dire la volonté de s’implanter en Alsace ». « Il faut rappeler qu’on est dans un secteur géographiquement très avantageux pour eux, avance-t-il. Notamment avec l’ouverture vers la Suisse et l’Allemagne...» Une Allemagne toute proche ? L’idée pourrait bien ne pas rester lettre morte chez Amazon.