Une expérience compost cherche volontaires
Les Français sont appelés à mener une expérience de compostage chez eux pour faire progresser les connaissances sur le sujet
Vous avez chez vous une paire de collants, trois récipients, un peu de terre, du marc de café, des pommes de terre, une balance et un peu de patience ? Grâce à ces “ingrédients”, vous pouvez devenir compostologue, en d’autres termes, expert en compostologie, la science (presque) exact du compost. C’est en tout cas le défi lancé par des étudiants en master 2 Ecosystèmes et anthropisation de l’université PaulSabatier de Toulouse à tous ceux qui se sentent investis. Et pas la peine d’avoir un terrain de 1000 m2.
Pour faire avancer les connaissances sur le rôle joué par le marc de café dans la décomposition des épluchures, les porteurs de ce projet, coordonné par l’Ecolab, le laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (CNRS, INP, UPS), ont décidé de faire appel aux citoyens dans le cadre des sciences participatives. «Nous leur proposons de réaliser une expérience avec l’objectif de voir si la présence de l’eau et du marc de café affectent de manière positive la décomposition des épluchures », explique Thibault Leroy, l’un des étudiants. Durant un mois, les volontaires vont suivre un protocole précis, « simple et assez rapide», et voir progressivement l’évolution de leur compost maison. Une expérimentation d’autant plus propice en période de confinement et qui devra
« Il y a autant de théories sur le compost que de personnes qui en font. » Arthur Compin, ingénieur
débuter, dernier carat, le 15 novembre. «Il y a autant de théories sur le compost que de personnes qui en font, assure Arthur Compin, ingénieur de recherche au sein du laboratoire. L’idée, c’est d’avoir une vérification scientifique, cela permet aussi aux citoyens de voir comment fonctionne le monde de la recherche et au monde de la recherche de s’emparer de questions plus citoyennes. »
Et il y a un autre avantage aux sciences participatives. D’habitude, les expériences en laboratoire sont contraintes dans un secteur géographique donné. « Là, on couvre une zone géographique plus large, avec des participants de toute la France, ce qui nous permettra aussi de voir, par exemple, si le compost se décompose plus vite au Nord qu’au Sud, enchaîne Regis Cereghino, directeur adjoint de l’Ecolab, qui veut multiplier à l’avenir ce type de projets. Quand on voit la multiplication des défis sanitaires et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, on se rend compte que les politiques doivent prendre des décisions et font appel à la science. Pour que les citoyens l’acceptent, il faut un lien entre eux et la science. »