Un documentaire se penche sur l’histoire des cigognes
Un documentaire revient sur la présence de cet échassier en Alsace
Un emblème, un étendard même ! La cigogne est bien plus qu’un simple oiseau en Alsace. Le réalisateur JeanLuc Nachbauer lui a consacré un documentaire, diffusé sur Arte dimanche (11 h 50) et déjà accessible sur le site de la chaîne. Il y a une petite cinquantaine d’années en Alsace, les cigognes blanches avaient quasiment disparu du paysage local. « C’était la migration qui posait un problème. Alors qu’on s’attendait à voir revenir, chaque année, 40 % des jeunes, ils étaient moins de 10 % », explique Gérard Wey, ancien directeur de l’Aprecial, l’association de protection et de réintroduction des cigognes dans la région. Beaucoup mouraient sur le chemin du retour d’Afrique ou électrocutées sur les lignes non sécurisées à l’époque. L’association s’est dissoute en 2016 : sa mission était accomplie avec une population d’échassiers de nouveau conséquente. Loin de la « dizaine de couples restants en 1974». Près de 200 jeunes cigogneaux venus du Maghreb ont, en effet, été répartis dans une vingtaine d’enclos pendant trois ans afin de les sédentariser. « Les cigognes ont juste été mises dans des volières et n’ont pas perdu leur instinct migratoire, explique Patrick Barbier, l’ancien président d’Alsace nature. On l’a vu avec leurs jeunes.» Les échassiers sont maintenant bien installés dans la région. Ils s’y plaisent de nouveau avec nourriture et nids installés par l’homme! Résultat, les cigognes restent et se reproduisent. Trop? Il y aurait aujourd’hui près de 900 couples en liberté dans la région, ce qui ne plaît pas à tout le monde…
«Un équilibre se crée»
Les cigognes sont-elles devenues un « fléau » pour l’Alsace ? « Le terme est exagéré», juge un habitant du quartier de l’Orangerie, à Strasbourg, où de nombreux riverains se plaignent des déjections. Selon Yvon Le Maho, l’espèce devrait se réguler elle-même à terme. « Dans toute population d’animaux sauvages, sans intervention humaine, un équilibre se crée, explique le directeur de recherche émérite au CNRS. Il faut laisser faire la nature.»